Stratégie n «On vit quotidiennement la guerre de l'information et le défi sécuritaire que l'humanité affronte aujourd'hui ne se répercute pas seulement sur la société mais aussi sur l'individu s'il n'arrive pas à acquérir le savoir-faire avec les nouvelles technologies.» C'est ce qu'a indiqué hier le Dr Abdelhafid Dib, professeur à la faculté des sciences politiques d'Alger, lors d'une conférence-débat organisée par le Centre de recherche stratégique et sécuritaire (CRSS) à Ben Aknoun, ayant pour thème : Les vulnérabilités sécuritaires en Algérie.» Selon le Dr Dib, la pénétration dans la sécurité nationale se fait justement via l'information nationale qui n'est pas protégée. C'est pourquoi, il propose la création d'une commission algérienne pour la sécurité de l'information nationale et la formation des jeunes pour prendre le relais. Pour l'intervenant, l'immunité sécuritaire de l'Etat ne peut être garantie que par la cohésion qui doit être d'ordre social, politique, économique et autres. Le Dr Abdelhafid Dib estime, par ailleurs, que le début du troisième millénaire connaît un développement à grande vitesse des techniques en général et de la technique de l'information en particulier, qui a induit un changement radical sur le comportement des sociétés. Puis, il a expliqué les trois axes principaux, à savoir la technique de l'information avec ses avantages et ses inconvénients pour la sécurité nationale, les nouveaux vides sécuritaires et les menaces communes, surtout dans les domaines, de la communication et de l'information, de la sécurité, de la défense, dans le domaine financier et des banques et dans le domaine des services humains, et enfin la protection de l'information qui ne peut se faire, selon lui, qu'avec la possession, la maîtrise et la bonne exploitation de la technique de l'information. Pour sa part, le professeur Mohand Barkouk, directeur du CRSS, a rappelé qu'on n'est plus à l'époque «où l'on envoie des espions dans un pays pour avoir des informations. Aujourd'hui, le monde est devenu un petit village, donc l'information peut être vulnérable à tout moment et en tout lieu». Selon lui, l'Algérie est encerclée. «Nous avons tous des emails et le téléphone. Nous croyons avoir des secrets mais en réalité, nous n'en avons pas car nous sommes encerclés», a-t-il expliqué, en citant comme exemple ce qui s'est passé avec les révélations de Wikileaks. Il souhaite que des mesures de sécurité soient prises en charge par l'Etat, le plus vite possible, car selon lui, la situation dans la région est très critique.