Crise n Le bras de fer entre les médecins résidents et le ministère de la Santé se poursuit avec une rupture totale du dialogue entre les deux parties. Les délégués du Collectif autonome des médecins résidents algériens (Camra) des différents hôpitaux se réunissent aujourd'hui à Sétif sur les mesures à prendre suite aux menaces de ponction sur salaires et autres sanctions décidées par le ministre de la Santé. Ainsi, les résidents vont décider, lors de cette réunion, du recours éventuel à l'arrêt ou pas de la garde au niveau des hôpitaux. «La décision sera prise à l'issue de cette réunion», a affirmé le Dr Sahnoun, joint ce matin par téléphone. Notre interlocuteur nous a fait savoir que des ponctions sur salaires de 12 jours ont été appliquées à l'hôpital Mustapha. «Il y a même des sanctions de 3e degré, ce qui équivaut à des blâmes», a ajouté notre interlocuteur. Un autre délégué du Camra nous a indiqué qu'il y a des notes qui circulent dans certains hôpitaux selon lesquelles il y aura même un arrêt de soldes, c'est-à-dire que les médecins résidents ne toucheront même pas leur salaire. «S'il y a un arrêt de solde total, il se pourrait que les résidents arrêtent les gardes» a-t-il affirmé ce matin dans une déclaration à InfoSoir. «Nous avons reçu des listes nominatives des résidents qui ne toucheront pas leurs salaires. Je ne vois pas pourquoi on va continuer à travailler si l'on n'est pas payé», a-t-il ajouté. Notre interlocuteur a tenu à préciser que cette menace d'arrêt des gardes n'est pas une riposte aux ponctions sur salaires, mais beaucoup plus une réaction à la bastonnade dont ont été victimes plusieurs médecins résidents lors des marches à Alger et à Oran. Sur un autre plan, il faut noter que ces sanctions tombent au moment où les médecins résidents multiplient leurs démonstrations de force sur le terrain à travers des rassemblements et des marches. La dernière action en date est la marche réussie mercredi dernier dans la ville d'Oran. Une action à laquelle ont répondu favorablement des milliers de médecins résidents venus des quatre coins du pays. Ces sanctions administratives ne font qu'envenimer la situation et aggraver le conflit, qui perdure depuis des mois entre le ministère de la Santé et les médecins résidents. Ces derniers se disent plus que jamais déterminés à poursuivre leur combat et restent attachés à leurs revendications, notamment la refonte du service civil. B. M.