En Afghanistan, le secteur automobile, en pleine expansion, est frappé de plein fouet par «la malédiction du 39», un chiffre devenu du jour au lendemain synonyme de souteneur et de honte dans ce pays musulman très conservateur. Les détenteurs de plaques minéralogiques contenant les chiffres 39 sont dorénavant la risée de l'opinion publique et l'objet de quolibets à Kaboul. «Aujourd'hui, même les petits enfants disent «Regarde le 39. Cette voiture porte malheur et je ne peux pas m'en servir pour transporter ma famille», témoigne Mohamed Achraf, qui travaille pour un projet des Nations unies. D'autres propriétaires de plaques «39» entrent dans une rage folle, ou se cantonnent dans un mutisme complet lorsqu'ils sont interrogés sur le sujet. Personne ne sait vraiment pourquoi ces chiffres sont devenus si rapidement maudits en Afghanistan, mais il se murmure à Kaboul que la faute en revient à un souteneur en Iran voisin possédant une voiture tapageuse avec les numéros 39. Le sobriquet «39» lui est resté attaché. Cette discrimination fait en tout cas le malheur des concessionnaires, qui affirment qu'il leur est pratiquement impossible d'écouler une voiture «39».