La pièce de théâtre adaptée du roman Les hirondelles de Kaboul de Yasmina Khadra et mise en scène par la scénographe Antoinette Senio, a été présentée samedi au Centre culturel algérien à Paris. Les hirondelles de Kaboul est une référence à toutes les femmes d'Afghanistan, prisonnières dans leur propre pays et volontairement enfermées dans leurs maisons plutôt que de subir l'affront et l'humiliation des talibans qui rôdent dans les rues incertaines de Kaboul. C'est à toutes ces femmes qui tentent de survivre et se battre malgré tout que l'auteur a voulu rendre hommage et dénoncer le fanatisme et l'obscurantisme dans lesquels elles sont enfermées. La scénographe a réussi à «transposer dans un décor rudimentaire, une atmosphère où la laideur est tenace et où transpirent le malheur, le désespoir, la pauvreté, la fin du monde. Et la fin du monde ici porte un nom : Kaboul où la joie est devenue suspecte et le rire frappé d'interdit». Servie par une pléiade de comédiens de talent, l'adaptation du roman de Yasmina Khadra réussit à décrire avec beaucoup de lucidité, l'horreur de cette société tout comme elle réussit à tenir en haleine le spectateur jusqu'à la dernière minute de la représentation. Interrogée par l'APS sur le choix de l'adaptation de ce roman au théâtre, Mme Antoinette Senio a affirmé avoir été bouleversée, à la lecture du livre, par «ces destins malmenés dans un contexte d'oppression». «Indépendamment du contexte des Talibans, ce livre parle du poids que fait peser sur l'homme toute dictature. C'est cela qui m'a motivée, j'ai décidé de l'adapter au théâtre afin de mettre en lumière la façon dont celle-ci fragilise ou même anéantit ce qui est le propre de l'être humain : la réflexion et le choix», a souligné la scénographe. L'auteur, Yasmina Khadra, quant à lui, estime que les comédiens «ont été très fidèles au texte». «Ils se sont dilués dans les personnages et m'ont aussi donné à avoir mes propres personnages et c'est vraiment magique de voir des acteurs porter le texte avec beaucoup d'amour et de foi», a-t-il dit.