Manque d'hygiène, dégradation du matériel, délabrement des installations…, la situation dans nos hôpitaux est tout simplement scandaleuse. Maintes fois dénoncée, décriée, elle doit pourtant être rappelée encore et encore pour peut-être réussir à déclencher un déclic et surtout éviter qu'elle ne se banalise. En Algérie, l'hygiène dans les hôpitaux est un sujet d'actualité qui fait couler beaucoup d'encre car la situation y est déplorable. Ce problème se pose aussi bien dans le secteur public que privé où les règles d'hygiène et de sécurité les plus élémentaires ne sont pas respectées. La plupart, pour ne pas dire toutes les structures de santé publiques et privées offrent un tableau des plus sombres. Les promesses sans lendemain des différents ministres qui se sont succédé à la tête de ce département n'ont pas fait évoluer les choses, et ce, malgré le budget colossal qui est alloué chaque année au secteur. Ainsi, être admis dans un hôpital public en Algérie est synonyme de «cauchemar». «Plutôt crever que se faire soigner dans un hôpital public», disent la plupart des citoyens, sans pour autant remettre en cause la compétence de nos médecins. Le constat est alarmant. Au sein de nos hôpitaux, moustiques, mouches, cafards, rats cohabitent avec… les patients ! Pis encore, parfois des chats s'invitent à l'intérieur même des services. Ce manque patent d'hygiène est, malheureusement, à l'origine de plusieurs infections. D'ailleurs, c'est devenu fréquent de voir un malade sortir de l'hôpital avec une infection qu'il n'avait pas à son admission. Les différents ministres qui ont été nommés à la tête du secteur ont pu constater, au cours de leurs visites, cette situation alarmante. Toutefois, malgré ce constat, aucune mesure concrète, n'a été prise pour que notre pays ait, enfin, des hôpitaux dignes de ce nom. Pourtant, il y a presque un an, le ministre de la Santé, Djamel Ould Abbès, s'était «engagé» à faire de l'humanisation des hôpitaux en matière de prise en charge du malade, son cheval de bataille. Il s'était également «engagé» à «améliorer les conditions de travail des médecins et à mettre en place tous les moyens pour une meilleure prestation en faveur des malades». Son prédécesseur, Saïd Barkat, avait, lui aussi, affirmé que l'Etat avait «doté l'ensemble des services hospitaliers d'appareils de haute technologie, conformément aux normes internationales». Selon lui, le matériel acquis est de «dernière génération». «Je mets à votre disposition tous les moyens humains et matériels que vous demanderez, mais par ailleurs je veux qu'il y ait des améliorations et des résultats», avait-il averti. Néanmoins, une simple virée dans les grands hôpitaux de la capitale, Mustapha-Pacha, Béni Messous et Lamine-Debaghine (Bab El-Oued), prouve que la réalité est tout autre… Brahim Mahdid