Lacune n Actuellement, des centaines de milliers de malades nécessitant des soins spécialisés, sont contraints d'opter pour les cliniques privées qui exigent des coûts exorbitants. La mise en place de nouvelles spécialités dans les Centres hospitalo-universitaires (CHU) a été vivement recommandée, hier, lors de la première Conférence nationale pour le développement des services hospitalo-universitaires, dont les travaux se poursuivent au Palais des nations (Alger). Il s'agit des spécialités liées à la toxicologie, à la pharmacologie, à la pharmacovigilance et à la pharmacie hospitalière, structurées en unités et considérées comme partie intégrante du plateau technique. Selon le Pr Soraya Ayoub, de la direction de la formation postgraduation au ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, l'ouverture de ces nouvelles spécialités et de bien d'autres encore, telles que l'anesthésie pédiatrique, la chirurgie orthopédique infantile, la gériatrie et la pharmacie industrielle, répond aux exigences de l'heure et à des besoins devenus de plus en plus pressants. La création de laboratoires de recherche multidisciplinaires au niveau des facultés de médecine et leur dotation de moyens humains et matériels nécessaires à leur bon fonctionnement ont également été recommandées par cette spécialiste en médecine interne. Concernant la formation des médecins, elle a suggéré la création de facultés indépendantes spécialisées en chirurgie dentaire et pharmacie, ainsi que le rétablissement des prérogatives des comités pédagogiques de la santé et de la recherche scientifique, tout en assurant les moyens pour leur fonctionnement. L'uniformisation de la formation théorique et pratique pour l'ensemble des facultés algériennes et l'accès à la documentation internationale à travers les nouvelles technologies de l'information et de la communication constitue aussi une nécessité, a-t-elle estimé. En outre, le Pr Ayoub a préconisé l'installation du système visioconférence dans les blocs opératoires et les salles d'exploration fonctionnelle reliés aux salles d'enseignement pour permettre l'interactivité avec les médecins résidents. Et le ministre de la Santé, Djamel Ould Abbès, a plaidé pour une «nécessaire implication des chefs de services hospitalo-universitaires dans la formation des paramédicaux». Tout en rappelant que son département avait déjà pris l'initiative de créer des instituts supérieurs de formation paramédicale, il a indiqué qu'un service hospitalo-universitaire avait besoin aujourd'hui de «personnels au fait des nouvelles technologies et des nouvelles techniques thérapeutiques». Faisant état de 187 hôpitaux, 411 polycliniques et 92 centres extra-hospitaliers spécialisés, actuellement en cours de réalisation au niveau national, le ministre a relevé l'importance de la mission de recherche des services hospitalo-universitaires, «indissociable des soins de qualité», a-t-il dit.