Passe-temps n En ces longues et caniculaires journées d'été, ce loisir constitue une solution pour «tuer» le temps. La pêche récréative, domaine réservé il n'y a pas si longtemps aux seuls initiés, commence à faire tache d'huile au sein des résidents des grandes agglomérations urbaines de la wilaya de Médéa, notamment les jeunes, les plus touchés par ce phénomène. D'une poignée d'accros de la pêche, qui écumaient les berges du barrage du Ghrib, à la frontière ouest entre Médéa et Aïn-Defla, la «communauté» des pêcheurs continentaux n'a pas cessé de grandir durant ces dernières années, sous l'effet contagieux de ce loisir, alliant détente, évasion, agrémenté d'un «butin» non négligeable pour les petites bourses qui forment cette communauté. Confinée dans un premier temps dans la partie ouest de la wilaya, en raison de sa proximité du barrage de Ghrib, seul site peuplé d'une variété de poissons d'eau douce, la pêche récréative connaîtra un véritable «boom», au début des années 2000, que certains expliquent par l'effet du «bouche à oreille», mais aussi la quête permanente des jeunes de nouveaux moyens de distraction et d'évasion. La trentaine de kilomètres qui séparent Médéa de ce site n'a pas dissuadé pour autant les nouveaux arrivants qui, une fois franchie cette première étape de curiosité, deviennent, à leur tour, de véritables accros de cette pêche. Les opérations d'ensemencement en alevins, effectuées à partir de 2005 et 2006, dans d'autres plans d'eau de la région, principalement au niveau du barrage de Ladrate, à Sidi Naâmane, située dans la partie centre de la wilaya, et au lac de Boughezoul, au sud, ont eu un grand impact sur cette pratique. Ces nouveaux sites de pêche vont faire le bonheur des pêcheurs qui ont l'embarras du choix pour aller taquiner la carpe ou le barbeau, avec, en prime, la possibilité de découvrir et d'admirer les richesses naturelles que recèlent ces régions. Un détour par Ladrate, Ghrib ou le lac de Boughezoul donne une idée de l'ampleur prise par ce nouveau phénomène de société. Des dizaines de pêcheurs, venus des localités limitrophes ou de régions lointaines, envahissent, tôt le matin, ou en fin d'après-midi, les berges de ces plans d'eau qui se transforment, pour l'occasion, en un lieu de rassemblement de citoyens de différents horizons et catégories sociales, dont le seul point commun est la passion pour la pêche. Cette activité attire également, de temps en temps, des personnes qui vivent du fruit de la pêche. Des jeunes, sans emploi pour la plupart, issus des villages enclavés situés à proximité de ces plans d'eau viennent «sonder», à l'aide de cannes à pêche rudimentaires, ou utilisant encore, de vieux filets de pêche radoubés, les profondeurs de ces barrages et lacs, avec l'espoir de remonter quelques pièces qu'ils pourront vendre par la suite. Il n'est pas rare de croiser sur les routes qui desservent ces sites des jeunes proposant aux automobilistes leur produit de pêche, alors que d'autres préfèrent les vendre sur les marchés locaux, là où ils ont plus de chance d'écouler leur marchandise.