Aubaine n Ils sont partout : sur les trottoirs, sur les camionnettes, à l'entrée des marchés et à l'intérieur. Les fruits de saison ont, cette année, «un goût particulier, celui d'un prix abordable», affirme Moussa, un peu surpris par les prix «bas» des fruits à Alger. A Bab El-Oued, l'un des plus vieux marchés de fruits et légumes d'Alger, abricots, melons, pastèque, prunes et autres fruits de saison se disputent les préférences des acheteurs et, surtout, les amateurs de corbeilles de fruits. «Moi, je préfère acheter un peu de tout : une demi-livre de prunes, de bananes, de pommes, du raisin pour constituer une bonne corbeille de fruits», indique Farès, amateur de fruits de saison. Les prix des fruits sur ce marché, l'un des plus fréquentés de la capitale pour être au cœur d'un populeux et populaire quartier, sont très abordables. La mercuriale débute avec les 20 dinars le kilogramme pour les pastèques et se termine un peu plus haut entre 120 et 140 DA pour le raisin de table dit «gros-noir». Tous les marchés de la capitale font, en fait, la «fête» aux fruits de saison, et particulièrement les moins connus, comme les nectarines (une variété de pêche) et le brugnon (une drupe qui se distingue des pêches), cueillies dans les champs de Djelfa, de Benchicao (Médéa) et même à Beni-Slimane et Bir Ghebalou. Consommateurs et commerçants, même les revendeurs au «noir», ceux qui vont de quartier en quartier avec leurs camionnettes, s'accordent à dire qu'il y a une abondance de fruits cette année en comparaison à l'année précédente. Certains fruits, comme des variétés de raisin, sont même arrivés sur le marché plus tôt que d'habitude. Et ils sont là, «non plus à narguer le consommateur, mais l'invitent à les goûter», ajoute Farès, rappelant ces années où «les fruits étaient inabordables, tellement leurs prix dépassaient les moyens des bourses modestes». Les pastèques, par exemple, sont cédées entre 20 et 30 DA le kg, alors que le melon s'affiche entre 60 et 100 DA/kg. Les prix des autres fruits, tels que les abricots, très abondants cette année, les pêches, les prunes et les pommes locales oscillent entre 35 et 50 DA/kg, alors que celui des nectarines a plongé littéralement à... 70DA/kg, alors qu'il ne descendait jamais en dessous des 140 DA/kg. «Il y a eu beaucoup de fruits cette année», souligne un vendeur de fruits et légumes au marché Ali-Mellah (1er Mai), qui reconnaît que les fruits de saison sont même arrivés à casser les prix de certains fruits importés, comme la banane et la pomme. «Le prix de la banane est passé de 140 DA le kilogramme en mai à 80 DA actuellement, alors que les pommes importées, ne trouvant pas preneur, sont déshydratées et leur prix a chuté de 180 DA à 80 DA le kg», ajoute le même commerçant. Séduits par la diversité et le goût des fruits de saison, les consommateurs «boudent indirectement les autres fruits importés», confient des commerçants au niveau de plusieurs marchés de fruits et légumes de la capitale. L'abondance des fruits sur le marché à cette période de l'année est due en grande partie à l'entrée en production, sur une surface de 400 000 hectares, des nouvelles plantations fruitières et concernent l'ensemble des espèces arboricoles et viticoles.