Doléance n Ils sont nombreux les jeunes à travers les localités de l'intérieur du pays à revendiquer qu'on leur accorde des espaces de loisir. Bénéficiant d'un long week-end gratuit en pension complète à Sidi Rached, les jeunes que nous avons interrogés nous ont fait part de leurs préoccupations, de leurs soucis, leurs modestes rêves de se voir stables et de voir se développer leurs localités. Ils ne demandent pas grand-chose : la paix et des espaces de loisir. Abdallah, 28 ans, est professeur d'éducation physique dans le cadre du dispositif de l'insertion professionnelle. A sa deuxième année dans le secteur de l'éducation, il estime qu'il est temps pour lui d'être titularisé. «Je souhaite être titularisé le plus tôt possible, car j'ai besoin de travailler pour subvenir aux besoins de ma famille. En comparaison aux années précédentes, Sidi Rached a beaucoup changé selon notre professeur. «On a besoin d'une salle de sport et d'un stade pour les jeunes. Beaucoup ont opté pour le football depuis la qualification des Verts au dernier Mondial. On a besoin d'espaces pour jouer à la pétanque, un sport très prisé à Sidi Rached, histoire de ‘'tuer le temps'', notamment après les heures d'école ou de travail. Ils doivent se déplacer sur plus de 13 km pour aller se défouler ou changer d'air.» Abdallah évoque le problème du transport scolaire vers le technicum de Hadjout : «Les élèves souffrent, surtout ceux dont les parents ne sont pas véhiculés.» Au sujet de la sortie, notre jeune professeur découvre Damous, pourtant située à peine à quelques 50 km de chez lui, pour la première fois. «C'est la première fois aussi que je passe la nuit hors ma localité. Et cela faute de moyens. Je suis déjà sorti en groupe avec des amis de l'université pendant la journée, et nous ne sommes pas allés plus loin que la plage de Gouraya.» Pour Abdallah, cette initiative est une bouffée d'oxygène pour les jeunes. «Je suis stressé et je veux changer un peu de la routine, me dépayser. Je rêve de voir l'Est algérien. L'Ouest, j'en ai déjà visité une partie lors de mon service national.» Il revient sur le délabrement que connaît sa commune : «La ville n'est pas propre et les rues sont délabrées. Où sont les autorités locales ?»