Griefs n Hier, c'était le 3e jour de grève à l'Etusa, l'Entreprise des transports d'Alger. M. Belakhdar Amar accuse le syndicat de ne pas prendre en compte les préoccupations des travailleurs, ni les intérêts de l'entreprise. Il a affirmé que les syndicalistes ne respectent aucune loi dans l'Etusa. «Les lois internes de l'UGTA ont été bafouées», a-t-il dénoncé. Selon ce gréviste, une grande anarchie règne dans cette entreprise. Il a souligné que les travailleurs ne sont pas contre le syndicat lui-même mes contre ses pratiques et ses représentants qui ne cherchent que leurs intérêts, au détriment des travailleurs et qui ont fait de l'entreprise leur royaume en recrutant leurs proches. «Ces illettrés qui se sont imposés, et qui sont même devenus des cadres supérieurs, ne veulent pas céder leur place, en faisant du syndicat de l'ETUSA un royaume», a-t-il indiqué. «Ils sont devenus des cadres supérieurs et les lois internes de l'UGTA interdisent à toute personne ayant le pouvoir de sanction d'être élu au conseil syndical», a-t-il souligné. Selon lui, ces représentants sont dans ce syndicat depuis très longtemps et ont une grande influence au sein de l'entreprise. «Je suis là depuis 1986. Ce sont eux l'entreprise. Ils détiennent les articulations de l'Etusa et ce sont eux qui font la loi ici», a-t-il témoigné en dénonçant la mauvaise gestion de l'entreprise. Selon M. Kharoubi, un autre gréviste, pour se maintenir, ce syndicat use de moyens d'intimidation contre les travailleurs, qui pour la plupart sont des contractuels. Djamel, organique de la section syndicale et comptable, a indiqué que l'entreprise a une grosse dette et n'arrive pas à payer ses travailleurs. «Le profil de notre carrière est arrêté. Avec 24 ans de service, nous sommes toujours payés à 23 000 DA. Depuis 1997, notre indice a chuté et le régime indemnitaire des travailleurs est catastrophique», a-t-il regretté. Les grévistes estiment que leur entreprise a connu une amélioration ces dernières années et qu'elle mérite d'être sauvée et subventionnée par l'Etat et que son directoire mérite d'être encouragé. Cependant, ils revendiquent le renouvellement du conseil syndical, la dissolution de comité de participation (CP), un audit financier des œuvres sociales vu les cotisations de 1,5 % imputées sur chaque fiche de paie mensuelle, le paiement de mois maintenu par l'entreprise (qu'il ont estimé non réglementaire) et, enfin, la réintégration de l'ensemble des travailleurs licenciés arbitrairement. Par ailleurs, ils ont lancé un appel aux autorités compétentes pour ouvrir une enquête sur la gestion de l'entreprise qu'ils jugent catastrophique. En attendant, ils ont décidé de poursuivre leur grève jusqu'à satisfaction de leurs revendications.