Constat Des employés de l?ADE s?affairent. Selon les sinistrés, les fuites sont courantes ici. C?est également le cas pour les tuyaux d?évacuation des eaux usées dont le mauvais raccordement laisse passer l?eau des sanitaires même sous les éviers. «Je dois nettoyer chaque matin le placard et les bocaux qui s?entourent de moisissures», affirme Kenza, femme au foyer et mère de trois enfants. Sous les chalets, les marécages n?échappent pas au regard du visiteur. Ce qui facilite la prolifération des moustiques dont tout le monde se plaint. Si le site de Rouiba bénéficie d?un bon entretien, ce n?est pas le cas sur ce site, où l?absence d?hygiène est flagrante. Chats et chiens errants investissent les lieux dès la tombée de la nuit. «Ils se faufilent à travers le vide laissé sous les chalets et entrent dans les courettes pour arriver jusque devant nos portes», soulignent Bahia et Nassima, les voisines de Kenza. Pour remédier à cette situation, des pères de famille n?ont pas hésité à fermer ces passages à l?aide de briques, comme c?est le cas pour Hocine et Mourad. Ce qui n?est pas pour plaire à l?Opgi, qui a interdit les travaux dans les chalets. «Nous sommes obligés d?effectuer des travaux parce que nous ignorons quand nous serons relogés», fait remarquer Hocine. Autre anomalie signalée : la mauvaise installation des cumulus (chauffe-eau) par les entrepreneurs. «J?ai failli le recevoir sur la tête», se souvient Nassima avant de poursuivre : «Heureusement qu?au moment où il est tombé, je venais de quitter le coin-cuisine pour servir le repas.» Certaines familles les ont carrément arrachés pour éviter ce genre d?accidents, alors que d?autres ont recouru à des travaux à leurs frais. Résultat : des chauffe-eau traînent dans la courette, ne servant plus à rien. Là aussi, on nous parle du problème des infiltrations à travers les toitures. Les journées particulièrement pluvieuses de février ont marqué les sinistrés. «J?ai dû poser des bassines pour recueillir l?eau de pluie», dit Kenza. Nassima, quant à elle, nous montre son plafond soutenu par une baguette en bois, après qu?il fut tombé. Le froid qui a sévi durant ces journées-là a accru la consommation de gaz et d?électricité. Mais, pour leur malheur, les occupants des chalets ont dû rester presque une semaine sans courant. «A cause d?une panne d?ordinateurs au niveau de Sonelgaz, nous n?avons pas pu renouveler la carte puisque nos compteurs fonctionnent avec ce système.» Tous s?impatientent de regagner leurs habitations. Mais pour les 22 familles venues de Sidi-M?hamed et dont les immeubles ont été détruits par le séisme, l?attente risque d?être longue. Le délai de relogement ne devrait pas dépasser 18 mois, mais tous craignent que le provisoire dure. «J?ai peur qu?on nous oublie ici 5 ou 6 ans», nous confie Kenza.