Oubli Hormis le président-candidat qui s?est prévalu de sa politique étrangère, les autres prétendants ont très peu exposé leur avis sur la situation mondiale. Théoriquement, toute campagne électorale pour l?élection présidentielle devrait aborder tous les thèmes qui touchent, de près ou de loin, les intérêts du pays et de sa population. C?est ce qui s?appelle faire connaître à l?opinion « la politique de sa géographie» ou, en d?autres termes, présenter à l?opinion les fondements de sa géopolitique. Celle qui s?est déroulée, ces dernières semaines, en Algérie en vue de l?élection du futur président de la République, ne semble pas s?intéresser à ce volet et encore moins à décortiquer ses caractéristiques et ses enjeux. Pourtant, la situation régionale et internationale, dans laquelle le pays est, malgré lui, impliqué, est catastrophique, pour ne pas dire explosive. De l?occupation militaire américaine d?un pays arabe jusqu?alors souverain à la schizophrénie du Premier ministre israélien qui veut liquider physiquement toute personnalité politique arabe qui n?accepterait pas ses conceptions de la paix, en passant par le diktat des institutions financières internationales sur des populations saignées à blanc par l?appétit vorace de la mondialisation, les urgences ne manquent pas. L?échec, il y a quelques mois, du sommet de l?UMA prévu à Alger, celui tout récemment des pays de la Ligue arabe à Tunis et surtout l?assassinat par Israël, dans des conditions atroces, du chef spirituel du mouvement palestinien Hamas, cheikh Yassine, n?ont pas vraiment suscité une prise de position claire de la part des candidats dans leurs meetings et rassemblements. Hormis quelques condamnations et dénonciations de l?assassinat du cheikh Yassine faites du bout des lèvres par les prétendants au mandat de président (cas de Abdallah Djaballah, de Abdelaziz Bouteflika, de Ali Benflis et de Louisa Hanoune), sur le reste des événements qui secouent le monde, c?est le silence radio. Seule, de temps à autre, lors de ses multiples rassemblements électoraux, l?unique femme-candidate de cette présidentielle, la présidente du Parti des travailleurs, Mme Louisa Hanoune, a évoqué, durant ses interventions, les velléités de ce qu?elle a appelé «le complot de l?étranger qui se trame contre l?Algérie pour la diviser» ou encore les «convoitises des multinationales sur les ressources naturelles du pays». Les autres candidats se sont, le plus souvent, murés dans des généralités sans fond d?analyse, voire dans la langue de bois. Autrement dit, à l?exception du président-candidat qui s?est le plus souvent prévalu de sa politique étrangère pour arguer qu?il a contribué à améliorer l?image extérieure du pays, en connaisseur qu?il est des arcanes de l?action diplomatique, ses adversaires ont très peu exposé à l?opinion nationale leur avis sur la situation mondiale. Et dire que les principales capitales mondiales ont, elles, les regards braqués sur ce qui résultera de cette troisième élection présidentielle pluraliste algérienne.