Discours n Avant chaque ramadan et face à la flambée récurrente des prix des produits de première nécessité, les pouvoirs publics annoncent des mesures de régulation. Cette année encore, «toutes les mesures en vue d'approvisionner le marché en produits nécessaires pendant le ramadan ont été prises», affirme le ministre du Commerce, Mustapha Benbada, qui s'exprimait en marge d'une séance plénière de l'Assemblée populaire nationale (APN). Ces mesures sont motivées par les nombreux dysfonctionnements en matière d'approvisionnement du marché ainsi que la hausse des prix enregistrés l'année dernière. Ainsi, pour ce qui est de l'huile, du sucre et du lait, les offices publics ont pris leurs dispositions pour «assurer la disponibilité de ces produits pendant le mois de ramadan». Concernant les produits frais, légumes, fruits et viandes, un vaste programme a été élaboré en coordination avec le ministère de l'Agriculture et du Développement rural visant à approvisionner le marché de manière régulière grâce à un système de stockage d'importantes quantités de viande. Dans ce sens, il faut rappeler que le ministre de l'Agriculture et du Développement rural a, dans une récente intervention sur les ondes de la radio nationale, annoncé que les prix de la viande rouge congelée et de la viande blanche «ne connaîtront pas d'augmentation ce ramadan». Selon le premier responsable du secteur, la viande rouge congelée sera cédée à 400 DA et la viande blanche à 250 DA. Ces prix sont ainsi identiques à ceux pratiqués l'année dernière. «Nous n'intervenons pas à la veille du mois de ramadan pour assurer la disponibilité de ces denrées, mais ce sont des choses qui se préparent six mois avant le jour «j»», a précisé M. Benaïssa. Rappelons-nous, l'année dernière également, les mêmes mesures, ou presque, avaient été prises par les pouvoirs publics, à leur tête les ministères du Commerce et de l'Agriculture. Ces mesures visaient à assurer la disponibilité des produits de large consommation et, de ce fait, ramener leurs prix à la baisse. D'importantes quantités de produits alimentaires et viandes avaient été importées pour «stabiliser» les prix. Pas moins de 10 000 tonnes de viandes rouges fraîches, 5 000 tonnes de viandes congelées, 4 000 tonnes de viandes blanches et 30 000 tonnes de poudre de lait avaient été importées. Les Offices interprofessionnels du lait et des céréales (Onil et Oaic) avaient été, respectivement, chargés de l'importation des légumes secs et du lait. Des mesures avaient été également prises pour mieux maîtriser les circuits de distribution de produits, notamment les fruits et légumes et les viandes. Toutes ces opérations s'inscrivent dans le cadre de la stratégie des pouvoirs publics, mise en place par le ministère du Commerce, qui vise à faire face aux agissements des spéculateurs durant le ramadan. Le ministère du Commerce avait confirmé que cette stratégie allait «considérablement gêner les spéculateurs…» Il faut reconnaître que ces mesures ont été vaines... Car les consommateurs, eux, ont fait face à une spéculation spectaculaire, dans un mois censé être celui de la «rahma»…