Echéances n La rentrée sociale, celle des classes et le mois sacré du ramadan, trois rendez-vous tellement éprouvants pour les bourses et qu'appréhendent chaque année ménagères et pères de famille. Cette année, cette appréhension est d'autant plus légitime que les prix des aliments de première nécessité ont atteint des pics inattendus et inexpliqués, donnant le tournis aux plus avertis. Un état de fait auquel aussi bien les pouvoirs publics que la société civile ont fini par réagir en prenant des mesures. Réuni hier, un conseil ministériel présidé par le chef du gouvernement, Abdelaziz Belkhadem a en effet proposé des solutions qui seraient à même de limiter les dégâts. Selon un communiqué des services du chef du gouvernement, un comité de veille ad-hoc a ainsi été mis en place. Il a pour but de suivre au quotidien les tendances du marché et de proposer des correctifs éventuels qui doivent être pris par le gouvernement. Parallèlement à cette résolution, le gouvernement a pris également «les mesures nécessaires concernant la stabilité des prix des produits déjà subventionnés, comme le lait et le pain». Ce qui en clair signifie qu'il n'y aura pas d'augmentation des prix de ces aliments de base. De son côté, l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) a décidé de s'impliquer dans cette campagne de lutte contre l'augmentation des prix des produits alimentaires sur le marché. Elle s'est engagé à effectuer des visites sur le terrain dans les marchés de gros et de détail dans l'optique de contrôler les prix des produits alimentaires. Baptisé programme spécial Ramadan, l'opération vise à « sensibiliser les grossistes et les détaillants à la nécessité de maintenir les prix actuels des produits alimentaires de première nécessité pendant le Ramadan», déclare le secrétaire général de l'UGCAA, M. Salah Souilah. Il a ajouté que l'UGCAA «essayera de convaincre les commerçants de céder 10 % de leurs marges au profit du consommateur». Une autre réaction vient de la Fédération nationale de l'industrie agro-alimentaire qui décide de maintenir la production du lait en sachet. «Il n'y aura pas de rupture d'approvisionnement (du marché), y compris durant le mois de ramadan», a assuré hier à Oran, M. Ziani, président de la Fédération. Ce dernier déplore l'augmentation des prix du lait dans certaines régions et l'explique par le phénomène de la spéculation qui fait beaucoup de mal au marché. Le même constat a été établi par les professionnels du marché de la pomme de terre. Pour lutter contre ce fléau qui aux conséquences dramatiques sur le pouvoir d'achat des algériens, le ministre du Commerce, M. Djaâboub, a affirmé : «Nous suivrons l'évolution du marché (de la pomme de terre) et attendrons un moment pour prendre les décisions qu'il faut», faisant allusion aux 25 000 tonnes de pomme de terre importées dernièrement. «Si on arrive à atteindre le seuil de 40 DA le kg, on continuera à importer. Sinon, on prendra les décisions qu'il faut. On n'admettra jamais que le citoyen paye la pomme de terre à plus de 40 DA le Kg».