Cette frange de la société qui a longtemps trimé, aspire à de meilleures conditions de vie. Elle ne cesse de réclamer une revalorisation conséquente des pensions, afin que les retraités puissent joindre les deux bouts sans recourir à des expédients, comme c'est le cas aujourd'hui pour des centaines de milliers d'entre eux.. Des milliers de retraités ont tenu aujourd'hui un sit-in devant le siège de l'UGTA pour appeler à la revalorisation des pensions de retraite. Insatisfaits par la récente augmentation de salaire de 10%, du mois de mai dernier qu'ils qualifient de «ridicule», les retraités réclament la revalorisation de leur pension à 80% et l'augmentation de l'indemnité pour la femme au foyer à 6 000DA au minimum. Concernant la prise en charge médicale, ils ont proposé l'annulation du contrôle médical des personnes âgées et malades chroniques et la recherche de solutions, en vue d'éviter le contrôle des ordonnances médicales de plus de 2 000 DA. Il existe en Algérie, selon eux, des retraités qui touchent moins de 4000 DA par mois. Selon la Fédération nationale des travailleurs retraités (FNTR), les travailleurs retraités vivent dans des conditions chaotiques. «Nous sommes là justement pour demander l'amélioration de notre vie, en espérant que nos revendications seront prises en charge dans la prochaine tripartite, prévue pour le mois de septembre prochain», déclare le représentant de la fédération. «On vit dans des conditions alarmantes. Comment pouvons-nous subvenir à nos besoins avec un revenu dérisoire de 5000 DA ? La flambée des prix a atteint son comble, alors que nos salaires sont restés les mêmes», dit Lakhedar, un retraité de 65 ans. Pour joindre les deux bouts, les travailleurs retraités sont obligés de chercher un autre travail. «À mon âge avancé, 62 ans, avec 5 enfants à ma charge, j'ai été obligé de chercher un autre travail dans une cafétéria et encore comme plongeur, pour subvenir à mes besoins. Je ne peux pas couvrir tous les frais avec ma retraite», dit-il, la mort dans l'âme. «Au lendemain de l'Indépendance, après le départ massif des cadres français, c'est nous qui avons relevé le défi de l'emploi et avons remis en marche les outils de production, ainsi que de l'administration. Nous avons donné fourni beaucoup d'efforts pour notre pays. Alors qu'aujourd'hui, nous sommes totalement marginalisés...», a-t-il ajouté. Rappelons qu'il y a 2,2 millions de retraités en Algérie, dont plus d'un million touchent des pensions inférieures au Snmg. A noter enfin que les retraités en question menacent de radicaliser leur mouvement de contestation, et ce, dans le cas où leurs revendications ne seraient pas prises en compte dans les plus brefs délais.