Résumé de la 60e partie n Poirot persiste et signe, Inglethorp ne peut être arrêté puisqu'il n'est pas coupable... A styles, Mr Inglethorp vous donnera, ou bien, s'il refuse, comme c'est fort probable, je vous donnerai les preuves qui vous démontreront qu'une accusation ne saurait tenir contre lui. Est-ce entendu ? — Entendu ! s'écria Japp avec enthousiasme. Et je vous suis très obligé au nom de Scotland Yard, bien que pour le moment, je ne voie pas, d'après les dépositions, la moindre échappatoire pour Inglethorp. Mais vous avez toujours été surprenant ! Alors, à tout à l'heure. Les deux détectives s'éloignèrent à grandes enjambées, et Summerhaye ne cachait point un sourire moqueur. — Eh bien! mon ami ! s'écria Poirot avant que je pusse prononcer une parole. Qu'en pensez-vous ? Mon Dieu ! J'ai eu chaud à l'enquête ! Je ne m'imaginais pas que cet homme serait assez entêté pour refuser de dire quoi que ce soit. Décidément, c'était une sotte tactique. — Hein ! Il existe d'autres explications en dehors de la sottise, remarquai-je. Car, si l'accusation portée contre lui est exacte, comment pouvait-il se défendre autrement que par le silence ? — Mais de mille façons ingénieuses ! s'écria Poirot.Tenez, supposons que ce soit moi qui aie commis le meurtre, eh bien ! je puis penser à sept histoires extrêmement plausibles et infiniment plus convaincantes que les dénégations glacées d'Inglethorp. Je ne pus m'empêcher de rire. — Mon cher Poirot, je suis sûr que vous pourriez penser à soixante-dix histoires fort plausibles. Mais, sérieusement, malgré ce que je vous ai entendu dire aux détectives, vous ne pouvez pas continuer à croire à l'innocence d'Alfred Inglethorp. Pourquoi pas maintenant autant qu'auparavant ? Il n'y a rien de changé. — Mais les dépositions sont si concluantes ! Nous franchîmes la grille de Leastways Cottage et gravîmes l'escalier si familier maintenant. — Oui, oui, trop concluantes, reprit Poirot en aparté. Les preuves véritables sont généralement vagues et peu satisfaisantes. Elles doivent être examinées et passées au crible. Mais ici tout est préparé d'avance. Non, mon ami, ces preuves ont été fabriquées très adroitement, si adroitement même qu'elles dépassent leur propre but ! — Comment établissez-vous cela ? — Parce que tant que les preuves contre lnglethorp étaient vagues et intangibles, elles étaient très difficiles à contredire. Mais, dans son inquiétude, le criminel a resserré le filet si étroitement qu'un seul coup suffirait à libérer Inglethorp. Je demeurai silencieux. Et un instant plus tard, Poirot reprit : — Considérons cette affaire ainsi. Voici, disons-nous, un homme qui se propose d'empoisonner sa femme. Il possède assurément quelque bon sens. Eh bien, comment s'y prend-il ? (A suivre...)