Baisser de rideau n La 1re édition des Soirées andalouses de Nassim Essabah a pris fin, jeudi dernier, en apothéose à Cherchell, la Césarée antique de Mauritanie. L'artiste Maadini d'Alger a animé la clôture. Cette talentueuse chanteuse du hawzi et de l'andalou, artiste et musicienne, a fini par faire parler d'elle les mélomanes de cette ville romaine, ainsi que le grand public après avoir longuement activé au sein de l'association Soundoussia d'Alger, présidée par sa mère, l'artiste Salima Maadini. Cette 2e «Skendrani» au piano qui adore tout ce qui fait partie du patrimoine culturel immatériel, est actuellement professeur de musique au sein de Soundoussia. Elle s'est brillamment illustrée sur le terrain grâce à ses maîtres de renom, à l'image de Abdelkrim M'hamsadji et Mustapha Boutriche. Cette artiste ambitieuse a beaucoup côtoyé Mutapha Skendrani, Abdelwahab Salim et Abderrezak Fekhardji, qui lui faisaient confiance et croyaient en son talent. A tel point que le président de Nassim Essabah l'a qualifiée de «meilleure voix». C'est la «raison pour laquelle, elle a été invitée pour la première fois à Cherchell, afin que notre public puisse découvrir son talent». Cette amoureuse du hawzi et de l'andalou ne quitte jamais sa mandoline, même si elle est actuellement professeur de piano au sein de son association Essoundousia sous le patronage de maître Norredine Saoudi. Lamia Maadini, qui a débuté sa carrière en solo, a déjà décroché plusieurs prix dont le 1er prix à l'Institut supérieur de musique à Alger. Elle a enregistré sa première sika en CD depuis 2002, et qui s'ajoute au cinq autres albums, purement andalou et hawzi. Initiée par l'association Nassim Essabah de la ville de Cherchell, ce festival a été marqué par une forte affluence du public, renforcé par les estivants qui se trouvent au niveau de la wilaya de Tipasa. D'autres sont venus d'Alger et de Blida. Le festival a permis, selon le président de l'association, Mustapha Benlinguer, d'attirer nombre de familles cherchelloises dont une très grande partie de femmes âgées qui ont veillé jusqu'à 3h du matin. Les orchestres qui y ont participé ont affiché un niveau très élevé. Cet événement artistique et musical, qui a connu un franc succès, devrait être une habitude annuelle, voire mensuelle. «C'est une association jeune mais très dévouée à la musique andalouse, malgré ses moyens modestes», nous dit Djamel Chaabna, chanteur cherchellois, spécialisé dans le berouali et le hawzi et l'animation des fêtes de mariage. «C'est très beau !», nous dit Mme Rihane, une Algérienne résidant dans le Sud de la France. «J'ai déjà assisté à des concerts andalous en France, mais ici on peut veiller très tard», a-t-elle repris, en applaudissant la bonne organisation des soirées et surtout la forte présence des femmes. «Je suis étonnée que l'assistance soit aussi nombreuse. Le public est connaisseur», a-t-elle ajouté. El-hadja Fatma, une Cherchelloise, s'est déplacée d'Alger avec ses enfants juste pour ne pas rater ces soirées andalouses. «J'ai entendu parler de ces soirées et même si mon état de santé ne me le permet pas, j'ai insisté auprès de mon fils pour venir y assister. Vraiment, j'adore la musique andalouse et, surtout, à Cherchell que j'ai quittée depuis 20 ans pour des problèmes de santé. Cela me rappelle ma famille et les souvenirs d'antan», nous a-t-elle dit.