A cet effet, cette interprète a animé hier matin une conférence de presse à la salle Ibn Khaldoun. Lamia Maâdini n'est plus à présenter dans le milieu de la musique arabo-andalouse. Se produisant peu mais d'une productivité fréquente, elle joue dans la cour des grands. Sa voix est là pour témoigner d'un savoir-faire certain et d'un talent hors pair. Pour les invétérés de l'andalous, Lamia Maâdini est un nom qui est intimement lié à la sanaâ. La musique andalouse n'a aucun secret pour elle. Elle a baigné, dès son jeune âge, dans les coulisses d'une famille qui accordait une place de choix à la musique andalouse. Avec une mère professeur et pianiste au Conservatoire d'Alger, elle ne pouvait qu'emprunter cette voie. A l'âge de six ans, elle suit donc aux côtés de sa sœur aînée des cours au conservatoire municipal d'Alger, animés par le regretté Si Abdelkrim M'hamsadji qui initiera les deux fillettes aux rudiments de cette musique et à la pratique de la mandoline. Après s'être familiarisée avec certains modes et rythmes de la sanaâ, Lamia intègre le cours dirigé par si Mustapha Boutchiche, lequel découvrira tout de suite son timbre et son aptitude à interpréter des isthikbars. Il l'initie au luth et lui prodigue, chemin faisant, de précieux conseils. Elle obtient en 1998 le premier prix du conservatoire. Si Mustapha Skandrani, qui dirigeait à l'époque l'orchestre du conservatoire, l'a sollicitée pour interpréter sous sa coupe, lors d'un concert, la nouba dil. Elle prête également sa voix à une tentative d'harmonisation de la nouba raml sous la baguette de Abdelwahab Salim et son orchestre philharmonique. Elle rejoint dès leur création les associations Fakhardjia et Es Soundoussia. Actuel- lement, elle dispense des cours de piano au sein de l'association Es-Soundoussia, s'occupe de l'éducation de son fils Amine et travaille à Air Algérie. Demain soir, elle donnera un concert unique où elle présentera au cours de la première partie l'intégralité de son dernier produit et dans la seconde des morceaux connus du patrimoine. Dédié à Tarek Hammouche, son album, sorti chez Soli Music, regroupe un ensemble de sept chansons dont isthikbar aâraq, El qalb bet sali, Mal hbibi malou, Men Ken Adib yahtel, Men zinou n'har l'youm, Liman ana nechtki, Finit wach ma yc abbarni. L'artiste a tenu à préciser que le morceau Liman ana nechki a été choisi par Tarek Hammouche. « J'avais l'habitude de choisir mes morceaux avec lui. Nous avons commencé le travail en juillet mais sa mort prématurée m'a poussée à terminer seule hélas ! » Lamia Maâdini a l'intention de se spécialiser dans le hawzi aroubi mais n'entend pas faire de cette musique son métier. Comme elle le dit si bien : « Mon travail, l'éducation de mon fils et ma musique me suffisent largement. » Après son concert à Alger, Lamia Maâdini s'envolera vers Casablanca pour participer au festival de la musique andalouse. L'Algérie sera représentée par l'association Es Soundoussia où Lamia Maâdini se produira en soliste vocale. Hawzi aroubi/Lamia Maâdini 1 CD/Soli Music Prix : 150 DA