Mise en garde n «Ce serait suicidaire que le président de la République n'annonce pas les résultats des récentes consultations politiques pour amorcer les réformes décidées le 1er mai dernier, lors de la réunion ministérielle. Il serait suicidaire également qu'il n'y ait aucune décision annoncée et rapidement.» C'est ce qu'a indiqué, hier à Alger, la secrétaire générale du Parti des travailleurs algériens (PT), Mme Louisa Hanoune, lors d'une conférence de presse. «Notre parti attend patiemment les résultats des récentes consultations politiques, initiées par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, et menées par le président du Sénat, Abdelkader Bensalah», a-t-elle ajouté. Critiquant la gestion des différentes institutions du pays, la conférencière a souligné la nécessité de revoir leur fonctionnement. Pour étayer ses propos, Louisa Hanoune cite, à titre d'exemple, les chiffres donnés par le ministre de l'Enseignement supérieur quant à l'orientation des nouveaux bacheliers vers des filières non souhaitées. «13 000 bacheliers ont été inscrits dans des filières en dehors de leur choix. Au lieu d'encourager les nouveaux bacheliers, en construisant de nouvelles universités, qui vont leur permettre d'être orientés dans des branches espérées, on continue de les mettre dans l'embarras. Pourquoi cette institution continue-t-elle à fonctionner de cette façon ? Est-ce qu'elle n'a pas retenu les leçons des récentes grèves qu'ont connues les différentes universités du pays ?», s'interroge-t-elle, soulignant que toutes ces questions font ressortir la nécessité de changer les institutions en question. Sur un autre plan, l'oratrice a critiqué violemment la démarche de l'Algérie quant à l'importation du carburant. Selon elle, l'Algérie exporte le pétrole en matière brut pour l'importer en matière traitée. «Comment se fait-il qu'un pays du pétrole importe du gasoil ? Pourtant, le président de la République a déclaré, en 2006, l'ouverture des usines d'assainissement du pétrole. Pourquoi tout ce retard ?». Abordant la pénurie de médicaments que connaît le pays depuis une dizaine de jours, la responsable du Parti des travailleurs a souligné que «300 médicaments, dont 160 vitaux concernant les maladies chroniques, sont introuvables sur le marché». «Cela est dû à une mafia monopolisant le secteur. C'est un lobby qui veille seulement à ses intérêts, en prenant en otage et mettant en danger les malades et la santé publique. Il est pareil à celui qui s'est emparé du marché de l'huile et du sucre, en janvier dernier. Le gouvernement doit sévir et rapidement pour mettre fin à ce lobby», a-t-elle précisé, soulignant que la question de la prise en charge des malades relève de la responsabilité du gouvernement.