Les pénuries récurrentes de plus de 300 traitements, dont 160 médicaments vitaux, sont des problèmes créés par les lobbies criminels, a indiqué la secrétaire générale du Parti des travailleurs, Mme Louiza Hanoune, qui intervenait hier, lors d'une réunion des cadres du parti des wilayas du centre, à Belfort (Alger). Profitant de cette occasion pour passer au peigne fin la situation politique, sociale et particulièrement économique du pays, la SG du PT s'est interrogée, au passage, sur le retard accusé par le gouvernement et le président de la République, pour prendre les mesures nécessaires, afin de parer à ce problème de taille qui prend en otage les malades. D'un ton ferme et mesuré, elle s'interroge : «Qu'attend le gouvernement pour mettre un terme à cette situation ? Ne veulent-ils pas intervenir parce qu'il y a des ministres et leurs enfants qui sont également impliqués ?» Mme Hanoune affirme que des milliers de malades souffrent de cette pénurie, sans que l'Etat fasse un geste en leur direction, alors que cette pénurie cyclique existe depuis plus de trois ans. Evoquant les chiffres rendus publics par le ministre de l'Enseignement supérieur, Rachid Harraoubia, concernant la satisfaction des nouveaux bacheliers dans leurs orientations, Mme Hanoune estime que le taux «de 49% de satisfaction est un taux insatisfaisant, qui reflète les difficultés de ce secteur». Rappelant toutes les grèves cycliques qui ont perturbé l'année universitaire 2010-2011, le PT propose aux hautes instances d'agir avant que la situation ne s'aggrave et atteigne l'irrémédiable. Mme Hanoune a ainsi dressé un bilan négatif sur la situation du pays, caractérisé par de multiples contestations populaires, vécues au cours de cette année. Une réalité qui interpelle, selon elle, le président de la République pour prendre les mesures nécessaires et adéquates, «pour amorcer le renouveau». Il est strictement suicidaire, a-telle précisé, que le «président n'annonce en cette période transitoire, aucune décision pour amorcer le renouveau», accusant, dans le même cadre, les institutions héritées du parti unique d'être à l'origine de tous les maux et les conflits qui caractérisent la société. «La situation de chaos à Air Algérie profite à certains réseaux maffieux» Après avoir fait le tour de la situation économique et politique du pays, la SG du PT est revenue sur les problèmes rencontrés par le personnel navigant commercial d'Air Algérie. Affirmant que les revendications des hôtesses et stewards sont «légitimes», elle accuse ouvertement la direction de la compagnie nationale Air Algérie d'être à l'origine du blocage des négociations, «car cette situation de chaos profite à certains réseaux maffieux du pays». Elle appelle, toutefois, la direction d'Air Algérie à en finir avec ses «manigances» et ouvrir les portes du dialogue et des négociations, car c'est la seule manière, à ses yeux, de contenir la colère des travailleurs. Elle cite, à titre d'exemple, le cas des anesthésistes et des gardes communaux, qui ont mis fin à leur mouvement de grève, dès que leurs statuts particuliers ont été promulgués et annoncés dans le Journal Officiel. Le Parti des travailleurs, annonce l'intervenante devant une foule nombreuse, «n'a pas axé sa rencontre particulièrement aujourd'hui sur les élections législatives, car nous sommes un parti qui travaille de manière continue et n'attend pas les rendez-vous électoraux». Elle a estimé, cependant, qu'il est fort possible et «vu les fortes contestations populaires, enregistrées au cours de l'année, que les élections soient programmées hâtivement». Selon elle, «nous ne sommes pas une machine électorale», mais «nous sommes prêts, dans le cas où cela devrait avoir lieu».