Plus d'un mois après la clôture des consultations sur les réformes politiques engagées par le président de la République, aucune décision n'émane encore de la magistrature suprême. Le silence radio adopté jusque-là par Bouteflika n'est pas pour rassurer la porte-parole du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune, qui a réitéré, hier à Alger, ses appréhensions par rapport à cette question précise. Elle qui a toujours su habilement épargner le président de la République de ces critiques, souvent adressées au gouvernement, qui est, pourtant, sous sa coupe. Rendant public le rapport politique du PT à l'occasion d'une réunion de ses cadres, Mme Hanoune dit ne pas comprendre pourquoi le Président tarde à annoncer les décisions qui s'imposent en tenant compte des différentes propositions formulées lors des dernières consultations, dont les neufs collaborations du PT. Ceci, avant d'asséner : “Il serait suicidaire que le Président ne prenne pas de décisions !” Des décisions, explique-t-elle, qui doivent permettre, enfin, l'édification d'institutions “crédibles, des institutions se démarquant du système du parti unique et le lot des dysfonctionnements provoqués dont le plan d'ajustement structurel (PAS), des institutions capables de prévenir les problèmes (…)”. Dans la foulée, Mme Hanoune n'omet pas de rappeler sa revendication phare consistant en l'organisation des législatives anticipées pour l'élection d'une Assemblée constituante, dès lors que son parti est “prêt” pour cette échéance. Ceci quand bien même, dit-elle, que son parti “n'est pas une machine électorale, sinon un parti de continuité, un parti connu pour la constance de son activité”. Une manière, pour elle, de se démarquer des partis politiques opportunistes qui n'investissent la scène qu'à l'approche d'échéances électorales. Mme Hanoune ignore-t-elle que l'opportunisme est l'essence même de la politique ? Dans sa logique, la porte-parole du PT soutient que les activités de son parti ne sont pas forcément liées aux élections, mais bien au militantisme et au renforcement de ses rangs. D'où, d'ailleurs, l'objectif de la présente rencontre avec ses cadres. Cette rencontre, dit-elle, qui se veut comme une énième halte pour faire le point sur la situation actuelle et œuvrer à “dépasser les sensibilités au sein du parti”. Allant d'un sujet à un autre, la porte-parole du PT ne manque pas de livrer, par ailleurs, son analyse, quoique déjà bien connue, concernant l'embrasement du front social dont les innombrables actions de protestation menées par les travailleurs de différents secteurs. à ce titre, si elle soutient les différentes revendications des travailleurs représentés en majorité par des syndicats autonomes, Mme Hanoune ne le fait pas, cependant, sans endosser à l'UGTA de Sidi-Saïd les acquis arrachés par certaines corporations ! Au-delà de son paradoxe, Mme Hanoune juge que la masse salariale nationale est appelée à être valorisée et harmonisée à même de réduire le grand fossé séparant encore les différentes classes sociales.