Clôture Hier, le rideau tombait sur une campagne électorale devant donner lieu à des élections très attendues. Jamais peut-être l?Algérie n?a eu droit à une campagne aussi colorée, aussi mouvementée et, parfois même, trop passionnée autant dans les propos des candidats que dans les agissements de certains militants et sympathisants. Ces derniers ont quelquefois eu des débordements violents ayant suscité des inquiétudes quant à la suite de la campagne. La raison l?a emporté et ces dérapages n?auront finalement été que des incidents isolés sans grande conséquence, compte tenu de l?immensité du pays et de l?importance de l?enjeu. Cette campagne est à retenir comme étant un test dans l?apprentissage de la démocratie en Algérie. Un autre, autrement plus important, est à venir le 8 avril. Celui-là a objectivement toutes les chances d?être passé avec succès puisque jamais, de mémoire d?Algérien, un scrutin n?aura réuni autant de facteurs à même de garantir sa transparence et sa neutralité. Les candidats sont, en effet, unanimes à afficher leur conviction que les risques de fraude sont matériellement limités. Plusieurs évoquent d?ailleurs déjà l?éventualité d?un second tour. C?est pourquoi, ils se sont jetés dans la bataille sillonnant le pays et multipliant les meetings tout au long des trois semaines écoulées. Un peu essoufflés, mais visiblement tout aussi déterminés, les candidats se sont adressés à l?électorat pour la dernière fois, hier, à partir de différentes régions d?Algérie. Ainsi, du haut de la tribune du complexe sportif de Cherchell, Louisa Hanoune a choisi de répéter les mises en garde, récurrentes dans ses discours depuis le 18 mars, contre les risques d?une guerre civile et les appels à préserver l?unité nationale. De Guelma, Djaballah réitère, lui, ses appels à un vote massif pour couper «l?herbe sous le pied des partisans de la continuité» Pour sa part, Saïd Sadi appelait à partir d?Alger à l?annulation pure et simple des résultats du vote à Marseille accusant le président-candidat de vouloir acheter un deuxième mandat à n?importe quel prix. Et c?est toujours de la capitale que Fewzi Rebaïne annonçait qu?il irait au second tour lequel ne peut qu?avoir lieu selon lui. Benflis a, quant à lui, choisi Bordj El-Kiffan pour promettre l?Etat de droit et la protection de l?administration contre les abus de pouvoir. Benflis était entouré, lors de ce dernier meeting, de personnalités tels Sid Ahmed Ghozali, Moussa Touati, le représentant d?Ahmed Taleb Ibrahimi? Devant une salle chauffée à blanc à Harcha, Bouteflika a clôturé sa campagne en lançant ce message : «Un président qui n?est pas élu à la majorité absolue n?a plus qu?à rentrer chez lui.»