Repression n Les forces de sécurité syriennes ont, à nouveau, réprimé dans le sang, le mouvement de contestation, tuant 54 personnes, selon plusieurs organisations humanitaires. Hier dimanche, l'armée a, une nouvelle fois, choisi d'utiliser la force pour mater la contestation et a envoyé les chars à l'assaut de Deir Ezzor à 430 km au nord-est de Damas, tuant 42 civils, puis de Houlé, dans la province de Homs au centre du pays, où au moins dix civils ont été tués, selon le chef de la Ligue syrienne des droits de l'homme. Selon une autre ONG, l'Observatoire syrien des droits de l'homme (Osdh), deux personnes ont été tuées à Idleb, dans le nord-ouest, par les tirs des forces de sécurité qui ont ouvert le feu sur la foule qui participait aux funérailles d'une personne décédée à l'aube. La télévision publique a démenti l'entrée de chars à Deir Ezzor. «Aucun char n'y est entré, mais des divisions de l'armée ont levé des barrages érigés par les groupes terroristes, aux entrées de cette ville», a-t-elle affirmé. Elle a montré par ailleurs «une grande quantité d'armes et de munitions» saisies, selon elle, dans un camion intercepté à la frontière libanaise, dans le gouvernorat de Homs. Cette ville, la troisième de Syrie, située à 160 km au nord de Damas, a été à la pointe de la révolte antigouvernementale. L'armée y a été dépêchée il y a deux mois pour tenter de faire taire les manifestants. Les militants, qui manifestent habituellement à la sortie de la prière du vendredi, ont promis de faire de «chaque jour un vendredi» pendant le mois de ramadan, organisant des défilés nocturnes après la prière quotidienne des tarawih. Les appels se sont multipliés ces derniers jours pour que le régime mette un terme au bain de sang, mais le Président syrien semblait y rester sourd. Pour lui, «agir face aux hors-la-loi qui coupent les routes, ferment les villes et terrorisent la population, est une obligation pour l'Etat qui doit défendre la sécurité et protéger la vie des citoyens», a-t-il déclaré dans un entretien avec le Premier ministre libanais. Il a, en outre, assuré que la Syrie «avançait sur la voie des réformes», au lendemain de la promesse faite par le ministre des Affaires étrangères de la tenue d'élections législatives «libres et transparentes» avant la fin de l'année. La veille, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, avait exhorté Assad à mettre fin à la répression meurtrière au cours d'un entretien téléphonique. Le secrétaire général de la Ligue arabe, a également appelé les autorités syriennes «à mettre fin immédiatement à tous les actes de violence et aux campagnes sécuritaires contre les civils». Il s'est toutefois gardé de demander le départ du dirigeant syrien comme l'exigent les manifestants. Pour sa part, la Turquie, pays voisin de la Syrie, s'est déclarée «à bout de patience». Sur un ton inhabituellement sévère à l'égard des dirigeants syriens, le roi Abdallah d'Arabie saoudite a annoncé le rappel de l'ambassadeur de son pays à Damas pour «consultations» estimant que «la Syrie n'a que deux choix pour son avenir : opter volontairement pour la sagesse ou s'enliser dans le chaos et la violence».De leur côté, Washington, Paris et Berlin envisageaient de nouvelles mesures contre Damas.