Le regretté Abderrahmane Chibane, président de l'Association des Oulémas musulmans algériens, a été inhumé, hier, vendredi, après-midi, au cimetière de Sidi Ammar-Cherif de Chorfa, à une cinquantaine de kilomètres à l'est de Bouira. L'enterrement s'est déroulé dans le recueillement à la mémoire du défunt, en présence du ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Bouabdallah Ghlamallah, de ministres, de personnalités nationales, dont MM. Abdelaziz Belkhadem et Boudjerra Soltani, des autorités locales et de nombreux citoyens. Les vertus et le parcours de cette personnalité nationale qui a consacré sa vie au service de la religion et de la patrie, ont été évoqués dans une oraison funèbre prononcée par l'un des compagnons du défunt. Abderrahmane Chibane est décédé hier à l'aube à l'âge de 93 ans des suites d'une longue maladie. «Feu Abderrahmane Chibane était un grand savant qui œuvrait au rayonnement de l'Islam. Il était également un penseur et un homme de lettres», a indiqué à l'APS cheikh Mohamed Mkerkeb, membre du bureau national de l'association des Oulémas musulmans algériens. «Durant sa présidence de l'association, il a renforcé le rôle de cette institution dans l'enseignement des préceptes de l'Islam et ses nobles valeurs de paix, de tolérance, de générosité et d'abnégation», a-t-il dit. Son frère Saïd évoque, lui aussi, un homme «qui a consacré sa vie à la religion et à la science, qui était habité par l'amour de l'Algérie et qui s'intéressait beaucoup à l'avenir des jeunes générations». Né le 23 février 1918, élève de cheikh Abdelhamid Ben Badis à l'école de l'association des Ulémas, Abderrahmane Chibane a obtenu le diplôme de l'université Zeitouna de Tunis en 1947. Le défunt a enseigné la littérature arabe à l'institut Abdelhamid-Ben-Badis de Constantine, au sein duquel il était considéré comme l'un des meilleurs enseignants au regard de la richesse de ses connaissances. Membre très actif de l'association des Oulémas musulmans algériens, Abderrahmane Chibane, outre les articles qu'il publiait régulièrement dans le journal Al Bassaer depuis les années 40, écrivait dans plusieurs autres publications de l'époque telles que Annadjah, El Manar et Echou'la. Le défunt a été aussi un membre fondateur de l'académie internationale de théologie islamique et a contribué à la création de l'Institut des sciences islamiques d'Alger.