Des dizaines de milliers d'Israéliens se sont rassemblés hier soir dans une douzaine de localités du pays contre la vie chère. Des manifestations sortant de Tel-Aviv et Jérusalem pour la première fois depuis le début du mouvement de contestation sociale il y a un mois. Les médias ont estimé à plus de 73 000 le nombre de manifestants, tandis que les organisateurs donnaient le chiffre de 100 000 dans tout le pays, dont 40 000 pour la seule ville de Beersheva, une localité défavorisée du Sud. Des Bédouins et des juifs religieux se sont aussi mêlés aux contestataires. Les foules ont de nouveau scandé : «Le peuple exige la justice sociale» est le slogan adopté par la contestation depuis son début à la mi-juillet avec l'apparition des premières tentes de protestations le long du boulevard Rothschild, dans le quartier le plus chic de Tel-Aviv. Depuis le début de la contestation, ce sont surtout les classes moyennes et les étudiants qui ont été les plus actifs. Selon un sondage rendu public mardi, une très grande majorité de la population israélienne (88%) soutient cette grogne sociale, la première du genre d'une telle ampleur en Israël et 53% d'entre eux se disent prêts à participer à des manifestations. Soumis à cette pression, le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, a créé une commission chargée de proposer des réformes avec les partenaires sociaux et de présenter des recommandations au gouvernement d'ici un mois.