Le massacre en août 2010 de 72 clandestins par des hommes du cartel mexicain des «Zétas» dans une ferme à 160 km de la frontière américaine a dévoilé au grand jour la barbarie à laquelle sont exposés les migrants qui empruntent la périlleuse route vers les Etats-Unis. Les corps de ces clandestins, exécutés froidement entre les 22 et 23 août 2010 à San Fernando, avaient les mains liées dans le dos et certains présentaient des traces de torture. Selon le témoignage de l'un des deux survivants du massacre, les 72 migrants avaient été abattus car ils refusaient de payer une rançon ou de rejoindre les rangs des «Zétas», une des organisations criminelles les plus redoutées du Mexique. Le gang des «Zétas» contrôle, grâce à ses importantes ramifications, les routes qui vont du Guatemala à la frontière des Etats-Unis, le plus souvent avec la complicité des polices locales. Ce massacre constitue une illustration du fait que les nombreux enlèvements et massacres d'immigrants étrangers et mexicains existent depuis 2007 et que le problème n'a jamais été résolu. Parmi les 72 victimes – 58 hommes et 14 femmes –, 24 venaient du Honduras, 14 du Salvador, 12 du Guatemala, 4 de l'Equateur et 4 du Brésil. 14 autres cadavres n'ont pas pu être identifiés à ce jour. Quelque 500 000 personnes, en majorité en provenance d'Amérique centrale, se risquent chaque année à traverser le Mexique pour gagner les Etats-Unis, malgré les dangers qui les guettent.