Voiture piégée hier vendredi contre la plus grande station de télévision de la région, rumeurs d'assassinats de policiers enquêtant sur le massacre de 72 clandestins: la tension monte dans le Nord-Est du Mexique après la tuerie attribuée au gang des «Zetas». La voiture piégée a explosé dans la nuit, sans faire de victime, devant les bureaux de la chaîne de télévision Televisa. Aucune revendication, mais toute la région soupçonne un défi des «Zetas». L'ombre des «Zetas» plane aussi sur les rumeurs de disparition ou d'assassinat de deux policiers à San Fernando. Trente-et-une victimes ont d'ores et déjà été identifiées. Quatorze de ces victimes sont originaires du Honduras, douze du Salvador, quatre du Guatemala et une du Brésil. Les «Zetas», en manque d'effectifs, enlèvent des émigrants pour les enrôler de force, selon le président mexicain. Un survivant au massacre a confirmé que les ravisseurs avaient proposé aux clandestins de rejoindre leurs rangs pour 2 000 dollars par mois, avant de les abattre suite à leur refus. Les «Zetas» sont très redoutés dans le Nord-Est mexicain et la discrétion des médias locaux à leur égard en est une illustration : alors que les médias du monde entier ont annoncé le massacre de San Fernando, aucun quotidien de la région ne lui a consacré sa «une», reléguant l'événement en pages intérieures.