Résumé de la 84e partie n Cynthia dit à Hastings que si elle devait quitter Styles, elle ne saurait où aller... Je ne sais ce qui me prit ! Peut-être ai-je obéi au charme de sa beauté, auréolée par le soleil, ou au soulagement de rencontrer une personne qui ne pouvait, de toute évidence, être aucunement mêlée au drame, ou bien encore à une vague de pitié inspirée par sa jeunesse et sa solitude ! Qui sait ? Toujours est-il que je me penchai en avant, et, lui prenant ses deux mains dans les miennes, je lui déclarai : — Epousez-moi, Cynthia. Inconsciemment, j'étais tombé sur le meilleur moyen d'arrêter ses larmes. Elle se redressa vivement, retira ses mains des miennes, et me dit avec une certaine rudesse : — Ne soyez pas si bête, voyons ! Très agacé, je répondis : — Je ne suis pas bête ! Je vous demande de me faire l'honneur de devenir ma femme. A ma profonde surprise, Cynthia éclata de rire et m'appela un «drôle de type». — C'est tout ce qu'il y a de plus gentil de votre part, dit-elle. Mais vous savez fort bien que vous n'avez pas du tout envie de m'épouser. — Mais si... J'ai.. — Mais non, voyons ! Vous n'en avez pas vraiment envie, ni moi non plus. — Oh ! alors, voilà qui règle la question, dis-je avec raideur. Mais je ne vois pas pourquoi vous riez ! Il n'y a rien de drôle dans une demande en mariage ! — Certes, non, dit Cynthia. La prochaine fois, on pourrait vous prendre au sérieux ! Au revoir ! Vous m'avez beaucoup réconfortée ! Tout à coup, j'eus l'idée de descendre au village et d'y rendre visite à Bauerstein. Car il fallait vraiment le garder à vue. En même temps, il serait sage de calmer les craintes qu'il pouvait avoir d'être soupçonné. Je me souvins que Poirot comptait sur ma diplomatie. Je me rendis donc à la petite maison où je savais qu'il demeurait, et frappai à la porte. Une vieille femme vint m'ouvrir. — Bonjour, dis-je aimablement. Est-ce que le docteur Bauerstein est chez lui ? Elle me dévisagea. fixement. — Vous ne savez donc pas ? — Quoi donc ? — A propos de lui ? — Eh bien, quoi ? — Il est parti. — Parti ? Mort ? — Non. Parti avec la police. — Avec la police ! m'écriai-je, stupéfait. Vous voulez dire qu'on l'a arrêté ? — Oui, c'est ça, et... Je n'attendis pas la fin de sa phrase, mais remontai le village à toute allure à la recherche de Poirot. A mon grand ennui, Poirot n'était pas chez lui. Le vieux Belge qui me répondit m'informa qu'il croyait savoir que Poirot s'était rendu à Londres. J'étais fort perplexe. Qu'est-ce que Poirot pouvait bien faire à Londres ? Etait-ce une décision soudaine de sa part, ou l'avait-il déjà prise lorsqu'il me quitta quelques heures plus tard ? Je ne pus résoudre ces questions. Mais en attendant, qu'allais-je faire ? Irais-je annoncer l'arrestation de Bauerstein à Styles, ou non ? (A suivre...)