Résumé de la 71e partie n Hassan et Hocine sont des frères jumeaux, ils voyagent ensemble, l'un est perfide et ne pense qu'à faire le mal, l'autre est naïf et se laisse tromper. Hocine est atterré. il a partagé son viatique avec son frère mais Hassan refuse de lui donner de sa nourriture. — Je croyais qu'en partageant mon viatique avec toi, tu allais faire la même chose avec moi ! — T'ai-je fait cette promesse ? — Non, reconnaît Hocine. — Alors, tu ne peux prétendre à mon viatique ! Hocine se met à supplier son frère. — Mais j'ai faim ! — Je ne peux rien pour toi, si on mange mon viatique à deux, il n'en restera plus rien, et je risque de mourir de faim, avant de parvenir au terme de mon voyage. — Donne-m'en juste un peu ! Hassan regarde son frère avec méchanceté. — Je veux bien t'en donner un peu, mais que me donneras-tu en échange ? — Je n'ai rien ! Hassan réfléchit. — Tes yeux te sont-ils précieux ? — Bien sûr ! — Alors, donne-m'en un ! Hocine est effrayé. — Comment veux-tu que je t'en donne un ? — Laisse-moi le crever ! Hocine se met à pleurer. — Tu ne peux me faire ça ! — Ou je te crève un œil ou tu n'auras pas de nourriture ! Hocine a beau supplier son frère, il se montre imperturbable. — Ton œil contre de la nourriture ! Hocine doit se rendre compte que son frère ne se laissera pas attendrir. Il lui tend son visage et il lui crève un œil. Il lui donne un peu de nourriture et ils bivouaquent pour la nuit. Le lendemain, ils reprennent de nouveau la route. Ils parviennent dans un pays brûlé par la sécheresse. Ils marchent longtemps et le soir, ils s'arrêtent devant un arbre, le seul à plusieurs kilomètres à la ronde. — Mangeons, dit Hocine. Il sait que son frère n'a rien à se mettre sous la dent, et, en ouvrant sa besace, il guette ses réactions. — Donne-moi un peu de nourriture, demande-t-il humblement. — Si je donne de mon viatique, que me donneras-tu ? — Tu sais bien que je n'ai rien ! — Si, il te reste encore un œil ! — Mais si je te laisse crever mon deuxième œil, je deviendrai aveugle ! — C'est ta faute, tu n'avais pas à dilapider ta nourriture. Hocine, malheureux comme tout, lui tend son visage et son frère lui crève son deuxième œil ! (A suivre...)