Résumé de la 15e partie n Le bédouin, qui se croit plus malin que Djeha, se fait rouler par Djeha. Il accepte de faire un bout de chemin avec lui. Djeha prépare son viatique. Mais au lieu de remplir son sac de provisions, il le remplit de cailloux. — Ce bédouin, je vais bien l'attraper, se dit-il. Le bédouin, lui aussi, prépare son viatique. Lui aussi veut jouer un tour à Djeha. Il remplit son sac de crottin. — Ce Djeha, je vais le rouler ! Les deux hommes se rencontrent à la sortie du ksar. — Alors, dit Djeha, nous partons ? — Oui, dit le bédouin. Ils marchent, puis Djeha dit. — Je vois que ta femme t'a bien rempli ton sac ! — Oui, le tien aussi paraît bien pourvu ! — Nos femmes sont prévoyantes, dit Djeha en riant au fond de lui. — Oui, dit le bédouin, qui rit aussi, sous cape, en pensant au contenu de son sac. Ils marchent encore longtemps, puis Djeha s'arrête. — Je crois, qu'il est temps de faire une pause ! — Oui, tu as raison ! Ils s'arrêtent. — Et si on déjeunait ? propose Djeha — C'est vrai, je commence à sentir les affres de la faim. — Alors mangeons ! Il fait semblant de défaire le nœud de son sac, puis s'arrête. — Et si on mangeait d'abord un seul viatique, l'autre on le gardera pour la prochaine halte ! Le bédouin sourit. — C'est d'accord ! — Alors, mangeons ton viatique ! — On pourrait commencer par le tien, dit le bédouin. — Non, par le tien. C'est moi qui ai fait la proposition. Le bédouin connaissait cette coutume qui consiste à se partager la nourriture entre voyageurs. Il a voulu profiter du viatique de Djeha, puis lui offrir du crottin. Mais son jeu est perturbé, c'est lui qui doit ouvrir le premier son sac. Il ouvre son sac et s'écrie. — Ma femme est une sacrée farceuse ! Djeha se penche sur le sac et fait la grimace. — En effet, c'est une farceuse ! Le bédouin sourit. — Heureusement qu'il y a ton viatique ! Tu ouvres ton sac ? — Bien sûr ! Il secoue son sac et il en tombe des cailloux. — Tu vois, dit Djeha, toutes les femmes sont les mêmes !