Echecs n En quelques jours, Israël se retrouve privé de ses ambassadeurs au Caire et à Ankara. Un signe qui renseigne sur sa mauvaise posture . Israël est sous le choc au lendemain de l'attaque d'une violence sans précédent contre son ambassade au Caire, et apparaît aujourd'hui de plus en plus isolé. Il a perdu ses principaux et importants alliés au Moyen-Orient, l'Egypte et la Turquie, et qui plus est à l'approche de la demande d'adhésion d'un Etat de Palestine à l'ONU. Pourtant, l'Egypte est le premier pays arabe à avoir conclu un accord de paix avec l'Etat hébreu en 1979. Entrées dans une zone de turbulences après la chute en février du Président Hosni Moubarak – un partenaire de premier plan des Israéliens – les relations bilatérales se sont détériorées depuis que cinq policiers égyptiens ont été tués le 18 août par les forces israéliennes qui pourchassaient les auteurs présumés d'attaques dans le sud d'Israël, près de la frontière avec l'Egypte. Les contentieux portent sur la situation sécuritaire dans le Sinaï égyptien mais aussi sur les ventes de gaz égyptien à l'Etat hébreu. «Ces turbulences» se sont soldées par l'attaque violente du bâtiment de l'ambassade d'Israël au Caire, envahi vendredi dernier lors d'une violente manifestation qui a fait 4 morts et plus de 1 000 blessés. L'ambassadeur israélien est, pour sa part, rentré précipitamment en Israël avec 80 membres du personnel diplomatique et leurs familles. La crise avec l'Egypte survient au moment où Israël est engagé dans un bras de fer avec la Turquie, autre ancien allié stratégique, en raison de l'abordage meurtrier du ferry turc «Mavi Marmara», qui tentait de briser le blocus de Gaza, par des commandos de marine israéliens en mai 2010 et qui avait fait alors 9 morts. Devant le refus de M. Netanyahu de présenter des excuses, Ankara a expulsé l'ambassadeur israélien, gelé les relations militaires bilatérales et menacé de faire escorter militairement les bateaux turcs qui se rendraient vers la bande de Gaza, pour y acheminer de l'aide humanitaire. Pour l'heure, Israël s'efforce de ne pas envenimer la situation, tant face à la Turquie que l'Egypte. De fait, le pire reste peut-être à venir pour Israël, confronté également à la demande d'adhésion d'un Etat de Palestine aux Nations unies. Le président palestinien Mahmoud Abbas a affirmé aujourd'hui dimanche que les Palestiniens sont déterminés à présenter une demande d'adhésion aux Nations unies le 20 septembre, malgré les «menaces». «Nous irons à l'ONU pour obtenir une reconnaissance internationale de l'Etat de Palestine, malgré les obstacles et les dangers, y compris les menaces américaines de suspendre une aide annuelle de 470 millions de dollars», a déclaré M. Abbas à un quotidien jordanien. Israël s'oppose à l'une et l'autre démarche mais risque une défaite diplomatique, les Palestiniens semblant assurés d'obtenir une majorité en leur faveur à l'Assemblée générale.