Résumé de la 94e partie n Poirot explique à Hastings comment Laurence a pu accéder à l'armoire aux poisons... C'était une découverte très importante. — Je ne sais, répondit-il. Mais je suis frappé par un fait que vous avez sans doute remarqué aussi ? — Qu'est-ce donc ? — Eh bien, c'est qu'il y a vraiment trop de strychnine dans cette affaire ! C'est la troisième fois que nous en découvrons. Il y a la strychnine dans le tonique de Mrs Inglethorp. Il y a la strychnine vendue par Mace à la pharmacie de Styles Saint-Mary. Et maintenant, nous voici devant encore de la strychnine manipulée par un des membres de la famille. Tout cela est très obscur, et, comme vous le savez, je n'aime point la confusion. Avant que je pusse lui répondre, un des autres Belges habitant le cottage ouvrit la porte et passa la tête par l'entrebâillement. — Il y a, en bas, une dame qui demande Mr Hastings. — Une dame ? Je me levai d'un bond. Poirot me suivit jusqu'au bas de l'étroit escalier, et nous aperçûmes Mary Cavendish sur le seuil de la porte. — Je suis allée voir une vieille femme dans le village, nous dit-elle, et comme Laurence m'a dit que vous étiez allé chez M. Poirot, je suis passée vous prendre. — Hélas ! madame, dit Poirot, j'ai cru que vous me faisiez l'honneur de me rendre visite. — Je le ferai volontiers un jour, si vous m'invitez, lui promit-elle avec un sourire. — Voilà qui est bien. Et si jamais vous avez besoin d'un confesseur, madame (à ces mots, elle tressaillit légèrement), rappelez-vous que papa Poirot est toujours à votre service. Elle le dévisagea fixement pendant quelques instants, comme si elle cherchait à lire une signification plus profonde dans ses paroles. Puis elle se détourna brusquement. Allons ! Ne voulez-vous pas nous accompagner, monsieur Poirot ? — Enchanté, madame. Pendant le trajet jusqu'à Styles, Mary parla fébrilement, et il me sembla qu'elle redoutait de rencontrer le regard de Poirot. Le temps s'était rafraîchi et le vent coupant était presque automnal. Mary frissonna un peu et boutonna son chandail noir. Dans les arbres, le vent faisait un bruit mélancolique. Nous nous dirigeâmes vers la grande porte de Styles, et nous comprîmes tout de suite qu'il s'était passé quelque chose d'anormal. Dorcas courut à notre rencontre. Elle pleurait et se tordait les mains et je remarquai à l'arrière-plan tous les autres domestiques qui se pressaient les uns contre les autres, l'air ahuri. — Oh ! madame ! Oh ! madame ! Je ne sais comment vous dire... — Qu'y a-t-il, Dorcas ? m'écriai-je, impatienté. Parlez... tout de suite... — C'est un coup de ces maudits détectives. Ils l'ont arrêté ! Ils ont arrêté Mr Cavendish. — Arrêté Laurence ? m'écriai-je. (A suivre...)