Résumé de la 73e partie n Pour mener à bien son enquête, Poirot demande à Hastings de l'aider... Oui, reprit-il, en me dévisageant fixement, vous allez m'être très précieux. Cela était naturellement flatteur, mais j'accueillis avec moins de plaisir les paroles suivantes : — Il me faut un allié dans la maison, observa Poirot. — Vous m'avez, moi, protestai-je. — C'est exact, mais vous ne me suffisez pas. Je me montrai vexé. Poirot se hâta de s'expliquer. — Vous ne saisissez pas tout à fait le sens de mes paroles. On sait que vous travaillez avec moi. Je cherche quelqu'un qui ne soit associé avec nous d'aucune façon. — Oh ! je vois. Eh bien ! que diriez-vous de John ? — Non, je ne crois pas. — Le cher garçon n'est peut-être pas très brillant, dis-je. — Tiens, voici Miss Howard qui arrive, dit Poirot tout à coup. C'est précisément la personne qu'il nous faudrait Elle ne m'a pas en odeur de sainteté depuis que j'ai innocenté Mr Inglethorp. Enfin nous pouvons toujours essayer. Ce fut d'un signe de tête à peine poli que Miss Howard accéda à la demande de quelques instants d'entretien que lui adressa Poirot. — Eh bien, monsieur Poirot. répondit-elle d'un ton impatient. Qu'y a-t-il ? Dites-le vite, car je suis pressée. — Vous rappelez-vous, mademoiselle, que je vous ai priée de m'aider ? — Oui, en effet. Et je vous ai dit que je vous aiderais bien volontiers à faire pendre Alfred Inglethorp. — Ah ! Poirot la considéra attentivement. — Mademoiselle Howard, je vais vous poser une question. Je vous supplie d'y répondre franchement. — Je ne mens jamais ! riposta Miss Howard. — Voici. Croyez-vous toujours que Mrs Inglethorp ait été empoisonnée par son mari ? — Que voulez-vous dire ? demanda-t-elle vivement. Ne pensez pas que vos jolies petites explications m'influencent le moins du monde. Je veux bien admettre que ce n'est pas lui qui a acheté la strychnine chez le pharmacien. Mais qu'est-ce que cela signifie. Sans doute a-t-il fait tremper des attrape-mouches, comme je vous l'ai dit dès le début. — Ils contiennent de l'arsenic et non pas de la strychnine, dit Poirot doucement. — Qu'est-ce que ça prouve ? L'arsenic l'eût débarrassé de la pauvre Emily aussi bien que la strychnine ! Vous me demandez si je suis convaincue qu'il a commis le crime ? — Précisément. Je vous demande si vous êtes convaincue qu'il l'a commis, dit Poirot tranquillement. Je vais poser ma question sous une autre forme. Avez. vous jamais cru, dans votre for intérieur, que Mrs Inglethorp eût été empoisonnée par son mari ? — Grands dieux ! Ne vous ai-je pas toujours dit que cet homme est un misérable ? Ne vous ai-je pas toujours dit qu'il la tuerait dans son lit ? Ne l'ai-je pas toujours haï ? (A suivre...)