Résumé de la 96e partie n John Cavendish est arrêté, mais les preuves attestant de sa culpabilité sont très minces... II hocha gravement la tête. — Quand avez-vous commencé à soupçonner John Cavendish ? dis-je après un instant ou deux de silence. — Et vous ne l'avez donc jamais soupçonné ? — Jamais ! — Pas même après ce fragment de conversation que vous aviez surpris entre Mary Cavendish et sa belle-mère, et le manque de franchise que la jeune femme révéla à l'enquête ? — Non. — Vous ne vous êtes pas dit que si ce n'était point Alfred Inglethorp, qui s'était querellé avec sa femme (et vous vous rappelez qu'il a vigoureusement nié à l'enquête) ce devait être soit Laurence, soit John. Or, si c'était Laurence, la conduite de Mary Cavendish était inexplicable. Mais si, d'autre part, c'était John, tout s'expliquait fort naturellement. — Donc, m'écriai-je, tandis que la lumière se faisait en moi, c'est John qui s'est querellé avec sa mère l'après-midi du crime ? — Précisément. — Et vous le saviez depuis le commencement de l'affaire ? — Bien entendu. C'était la seule façon dont pouvait s'expliquer la conduite de Mary Cavendish. — Et pourtant, vous dites qu'il sera peut-être acquitté ? Poirot haussa les épaules. — Mais certainement. A l'audience de la police judiciaire, nous entendrons l'accusation, mais, selon toutes les probabilités, ses avocats lui conseilleront de réserver sa défense jusqu'au procès. Et, à propos, j'ai à vous mettre sur vos gardes, mon ami. Il ne faut pas que je paraisse au procès. — Comment ? — Non. Officiellement, je n'ai rien à voir avec cette affaire. Il me faut rester dans les coulisses jusqu'à ce que j'aie trouvé ce chaînon manquant. Mrs Cavendish doit croire que je travaille pour son mari, et non contre lui. — Oh ! dites donc, voilà qui dépasse un peu la mesure protestai-je, révolté. — Pas du tout. Nous avons affaire à un homme très intelligent et dénué de tout scrupule, et nous devons faire usage de tous les moyens en notre pouvoir, autrement, il nous glissera entre les doigts. C'est pourquoi j'ai soin de demeurer à l'arrière-plan. Toutes les découvertes ont été faites par Japp, et Japp en prendra tout le crédit. Si je suis appelé à témoigner (et il eut un large sourire), ce sera sans doute comme témoin à décharge. J'en croyais à peine mes oreilles. — Tout est en règle, continua Poirot. Assez étrangement, je suis à même de fournir un témoignage qui démolira l'accusation. — A propos de quoi ? — A propos de la destruction du testament. John Cavendish n'a pas détruit ce testament. Poirot était un véritable prophète. Je n'entrerai pas dans les détails de la procédure du tribunal de simple police, car cela m'entraînerait à de fastidieuses répétitions. Je me bornerai à dire que John Cavendish réserva sa défense et fut incarcéré en attendant le procès. A suivre D'après Agatha Christie