«Nuls et non légitimes» : Pour le candidat Ali Benflis, «les appréhensions et la suspicion de fraude qui entouraient le scrutin présidentiel se sont matérialisées par une opération de fraude massive». Le peuple a été ainsi «spolié de son droit inaliénable à l?expression libre et un taux de participation délibérément gonflé alors que les observateurs des candidats ont été expulsés de nombreux bureaux de vote», dira-t-il, lors d?une conférence de presse animée, hier, vendredi, au niveau de sa permanence. En réaction, il en appelle à toutes le forces vives du pays à «assumer leurs responsabilités déterminantes pour le projet démocratique afin qu?il ne soit pas avorté». Une régression politique : «Le 8 avril a été la journée de tous les dépassements.» C?est ce qu?a déclaré Saïd Sadi, hier, vendredi, lors d?une conférence de presse. Selon lui, le résultat du scrutin dénote une régression politique dont il est difficile de prévoir les conséquences. Concernant la Kabylie, le leader du RCD affirme qu?il est apparu dès les premières heures un plan homogène où l?administration avait fait preuve d?un laxisme patent et refusé d?acheminer des urnes ou d?ouvrir des bureaux de vote dans des zones où son parti faisait les meilleurs scores. Comme réaction, Sadi interpelle l?opposition politique à réagir en se mobilisant autour de ses propres objectifs et à ne pas attendre que des cercles du pouvoir décident à sa place. Douche froide pour Djaballah : Le résultat du scrutin a été ressenti comme un coup de massue dans le camp du candidat Djaballah. Convaincus de passer haut la main cette épreuve, les militants d?El-Islah n?ont eu, en revanche, qu?un seul mot : «Fraude.» Pour leur leader, le bourrage des urnes est la seule explication aux 4,48% des voix dont il est crédité. Toutefois, il s?est refusé d?appeler à toute action pouvant entraîner le pays dans une autre instabilité. L?air résigné au moment où il animait une conférence de presse, hier, vendredi, il se dit néanmoins déterminé à poursuivre le combat pour la démocratie. «Prêt à agir» : Emboîtant le pas aux autres candidats malheureux, Ali Fewzi Rebaïne se dit scandalisé par un résultat propre aux républiques bananières. Laminé par un score dérisoire de 0,64% des suffrages, il dénoncera une fraude massive tout en affirmant sa disponibilité à entretenir une action de contestation en concertation avec les autres candidats, notamment Ali Benflis, Saïd Sadi et Abdallah Djaballah «pour peu qu?ils daignent me contacter». «Gare aux dérapages !» : Malgré la déception au vu du score réalisé, à savoir 1,16%, les membres du PT ont refusé la thèse de la fraude. Au cours d?un point de presse animé vendredi après-midi, Louisa Hanoune, visiblement fatiguée, s?est dit fière de voir se présenter pour la première fois en Afrique et dans les pays arabes un parti des travailleurs. Par ailleurs, la candidate n?a pas caché son appréhension quant aux dérapages qui pourraient survenir à l?issue de ce scrutin. Elle a appelé à la raison afin d?éviter l?irréparable. «Qu?ils ramènent leurs preuves» Bouteflika ne doit sa victoire écrasante qu?au peuple qui l?a choisi, a déclaré Zerhouni, hier, après l?annonce des résultats du scrutin. Quant à ceux qui en doutent, il les invite à se rapprocher du Conseil constitutionnel pour y introduire des recours. Selon le ministre de l?Intérieur, le scrutin s?est bien déroulé sauf dans certaines localités de Kabylie. Ainsi, des éléments marginaux ont tenté d?empêcher les électeurs d?accomplir leur devoir. Ce qui a nécessité la fermeture de certains bureaux de vote. Toutefois, M. Zerhouni affirme que ces incidents sont peu significatifs et ne peuvent entacher le bon déroulement du scrutin. «La démocratie confortée» «Triomphal pour la démocratie, la stabilité institutionnelle et la souveraineté populaire». C?est en ces termes que le Chef du gouvernement qualifiera le scrutin du 8 avril. Ce «tournant politique décisif» a, selon lui, conforté la démocratisation de la vie politique. En réponse aux accusations de fraudes émises par certains candidats, le Chef du gouvernement indiquera que tous les ingrédients ont été réunis pour réussir le pari d?un scrutin propre. «Annulation de bureaux de vote spéciaux, suppression de la majorité des bureaux itinérants ont été autant de garanties mises à la disposition des candidats et de leurs représentants», dira t-il. Par ailleurs, il insistera sur la transparence dans laquelle s?est déroulé le scrutin de bout en bout. Pour les plus réticents, il reste le Conseil constitutionnel «pour peu qu?ils présentent des preuves», dira-t-il.