C?est jeudi dernier donc que le sort du scrutin tant attendu a été scellé avec la réélection de Abdelaziz Bouteflika à la magistrature suprême du pays. Une réélection que contestent Ali Benflis, Abdallah Djaballah, Saïd Sadi et Ali Fewzi Rebaïne. Toujours est-il que Bouteflika bénéficiait déjà, il faut le dire, des faveurs des pronostics. Il avait pris une avance certaine sur ses adversaires. Et dans une élection, comme dans un match de football, quand une partie a une avance sur l?autre, cela s?avère souvent décisif. Bouteflika a «tué le match» dès le départ, dit-on. Et les urnes, quoi qu?on dise, n?ont fait que confirmer cette tendance. Pour Abdelmalek Sellal, le directeur de campagne de Bouteflika, qui s?exprimait au CIP quelques heures seulement après la fermeture des bureaux de vote, «quand une équipe mène trois à zéro à deux ou trois minutes de la fin du match, on ne peut pas l?obliger à jouer les prolongations». Par cette phrase, Sellal répondait à Benflis qui affirmait que le second tour était inévitable. Mais il n?aura pas été le premier ni le dernier à assimiler l?élection présidentielle à une partie de football. Hier, vendredi, le Chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia, a déclaré, à propos des menaces de Ali Benflis de descendre dans la rue pour protester contre la «fraude» : «Cela ressemble à celui qui menace d?arrêter le match s?il ne gagne pas.» Avant d?ajouter à propos des accusations de fraude : «Quand quelqu?un gagne, il dit que c?est le plus beau match de sa vie. Et quand il perd, il crie sur tous les toits que le match était truqué.» Quoi qu?il en soit, le match qu?est la présidentielle est terminé maintenant que les résultats des courses sont connus.