C'est au niveau de ce palais que tous les présidents de la République algérienne siègent durant 5 ans pour accomplir leur mandat. Comme tout palais, il fait rêver, mais celui d'El Mouradia le fait un peu plus. Il est le symbole de la réussite suprême d'une carrière politique, il donne le pouvoir, la considération et le prestige. Le siège de la Présidence de la République algérienne sis à El Mouradia, Alger, constitue ainsi l'objectif suprême de plus d'un. 25 personnalités du monde politique, associatif, scientifique et culturel, vont partir à l'assaut de cette forteresse qui cristallise ainsi tous les rêves des candidats à la magistrature suprême du pays. Pour certains d'entre eux, participer à la course était un rêve d'enfance, à l'image de Rachid Bouaziz, candidat à la candidature. Dès l'âge requis par la loi (42 ans) pour faire partie des candidats à la magistrature suprême, il s'est présenté. «J'ai toujours rêvé de participer à la course vers El Mouradia et aujourd'hui que je suis âgé de 42 ans, je m'apprête à le faire», a-t-il révélé dernièrement lors d'une conférence de presse. Pour sa part, le président du Front national algérien ne doute pas de sa volonté d'y siéger un jour. «Pour moi, ce palais est un symbole de l'Etat algérien. Celui qui y siège doit adresser au peuple un regard humanitaire et non autoritaire et ce conformément à la Constitution qui régit le pays», a indiqué, à ce sujet, M.Touati, qui est également candidat au scrutin prochain. Moussa Touati a dit, dans une déclaration précédente à L'Expression, que tout prétendant à ce palais, fort de sa symbolique, de son architecture et de sa signification, doit être porteur d'un projet de société pour l'appliquer. Ainsi, au-delà des programmes que présentent les postulants à la course, il est vrai aussi que le rêve de siéger à El Mouradia ne les quitte pas durant toute la campagne et la précampagne électorales. C'est pour atteindre cet imposant palais sur les hauteurs d'Alger que des partis politiques naissent, des oppositions surgissent et des alliances scellées. Etant la première institution étatique du pays, c'est surtout à partir de là qu'est décidé l'avenir de toute la nation de ce palais «magique», construit quelques années après l'indépendance du pays. S'il est vrai que l'ambition des candidats à la candidature est de présider aux destinées du pays, il n'en demeure pas moins que siéger dans ce palais, constitue un rêve pour eux. 60 hommes ont d'ailleurs affiché clairement leur ambition de régner dans ce palais. Depuis l'indépendance, plusieurs présidents ont siégé dans cette imposante résidence. Et ils sont issus de plusieurs régions du pays. Le premier à y siéger fut le président Houari Boumediene. A l'époque où Ahmed Ben Bella était président, le palais n'était pas encore construit. Puis se sont succédé Chadli Bendjedid, Moha-med Boudiaf, Liamine Zeroual et depuis 10 ans, Abdelaziz Bouteflika. La première présidentielle pluraliste en Algérie avait eu lieu le 16 novembre 1995. Cette élection a vu la participation de quatre candidats à la magistrature suprême avec Liamine Zeroual, comme vainqueur de cette élection, Saïd Sadi, comme président du RCD, Mahfoudh Nahnah, président du MSP et Noureddine Boukrouh, président du Parti du renouveau algérien (PRA). La deuxième élection présidentielle du 15 avril 1999 a vu la participation de sept candidats dont six se sont retirés à la dernière minute. Les candidats, qui caressaient l'espoir d'occuper, le palais d'El Mouradia, furent Hocine Aït Ahmed du FFS, Mouloud Hamrouche, Ahmed Taleb Ibrahimi, Abdallah Djaballah, Mokdad Sifi, Youcef Khatib et Abdelaziz Bouteflika. Ce dernier étant sorti vainqueur après le retrait des six autres candidats. Et la troisième élection présidentielle dans l'histoire du pays s'est déroulée en 2004. Six candidats étaient alors en lice: Saïd Sadi, président du RCD, Abdallah Djaballah, président d'El Islah, Louisa Hanoune, secrétaire générale du PT, et enfin Ali Fawzi Rebaïne, président de AHD 54, Ali Benflis secrétaire général du FLN et Abdelaziz Bouteflika, candidat indépendant et vainqueur de l'élection. La quatrième aura lieu dans quelque 50 jours.