Thérapeutique n Le développement de la phytothérapie n'a nullement pour but de se substituer aux médicaments de synthèse ou à la médecine conventionnelle. Bien au contraire. Ces dernières années, de plus en plus de personnes fréquentent les magasins de vente de plantes médicinales dans l'espoir d'une guérison par la grâce de la nature, surtout si la médecine moderne s'est montrée, pour de multiples raisons, impuissante face au mal dont elles souffrent. Cependant, ce qui inquiète le plus, c'est que certains citoyens recourent directement et ce, au premier bobo, à la phytothérapie sans en référer au préalable à un médecin ni faire les analyses biologiques nécessaires pour déterminer la maladie qui les affecte. Le Dr Salim Ouarabet, cardiologue, admet que la médecine naturelle ou médecine alternative comprend un large éventail de branches, y compris la phytothérapie, qu'elle est une pratique ancienne et fait partie intégrante de la médecine moderne, mais il avertit contre le risque qu'elle s'y substitue. D'autres spécialistes mettent en garde aussi contre le fait que la plupart des plantes vendues ne sont pas soumises à des contrôles de qualité, d'autant que certaines d'entre elles peuvent être dangereuses avec souvent un effet rétroactif. Le Dr Mohamed Bekat Berkani, président du conseil de l'Ordre des médecins algériens, dans l'une de ses déclarations à la presse, signale que les herbes médicinales «peuvent être efficaces mais dans certains cas seulement», tels que un léger rhume ou une fièvre passagère. Il ajoute que certaines de ces plantes, même si elles sont d'extraction naturelle, peuvent représenter un réel danger pour le patient car pouvant contenir des composants toxiques inconnus et par le vendeur et par le patient. Scrutant bien «ces avancées», une question s'impose : la phytothérapie constitue-t-elle un concurrent féroce et risqué pour la médecine moderne ? Non, s'accordent à dire les spécialistes. Pour Antoine Rodriguez, un phytothérapeute français exerçant à Paris à titre bénévole, la phytothérapie «est un appui pour la médecine moderne». «Elles se complètent l'une l'autre», précise-t-il. Pour lui, la médecine moderne s'intéresse principalement aux effets, tandis que la phytothérapie axe sur les causes des maux. Pour le Dr Hachaichi, directeur médical de MagPharm, un laboratoire algérien de production et de commercialisation des produits touchant à la phytothérapie, contacté par InfoSoir, «le développement de la phytothérapie n'a nullement pour but de se substituer aux médicaments de synthèse ou à la médecine conventionnelle. Bien au contraire, ils sont là pour enrichir l'arsenal thérapeutique du médecin et du pharmacien et assurer la prise en charge la mieux adaptée et la plus adéquate à chaque profil de patient (...) Actuellement, les praticiens en Algérie et un peu partout dans le monde font de plus en plus appel aux médicaments à base de plantes dans la prise en charge de leurs patients, car ils voient en cette thérapeutique un complément incontestable à la médecine conventionnelle». K. B.