Provocation n L'approbation par le gouvernement israélien de la construction de 1 100 nouveaux logements à Jérusalem-Est constitue autant de «non au communiqué du Quartette», selon Saëb Erakat. «Israël répond au communiqué du Quartette par 1 100 non», a déclaré le négociateur palestinien hier, mardi, en référence à l'appel du Quartette (Etats-Unis, Union européenne, ONU et Russie), vendredi dernier, à une reprise des négociations de paix israélo-palestiniennes. Le Quartette a appelé les deux parties à reprendre les pourparlers et à «se garder d'actes provocateurs pour que les négociations soient efficaces», quelques heures après le dépôt par le président palestinien Mahmoud Abbas de la demande d'adhésion à l'ONU d'un Etat de Palestine, sur laquelle doit se prononcer le Conseil de sécurité. Erakat a accusé à nouveau Israël de détruire «par ses activités de colonisation et d'occupation l'option à deux Etats», palestinien et israélien. «Nous disons aux pays qui ne soutiennent pas notre démarche au Conseil de sécurité que la seule voie vers la paix et une solution à deux Etats est de soutenir la demande palestinienne pour une adhésion en tant que membre à part entière» de l'ONU, a-t-il plaidé. «Le Premier ministre israélien affirme n'avoir aucune condition préalable» à la reprise des négociations, «mais par cette décision il crée des conditions préalables sur le terrain. Il dit qu'il ne devrait pas y avoir de mesures unilatérales, mais rien n'est plus unilatéral qu'une énorme vague de constructions de colonies sur la terre palestinienne», affirme le gouvernement palestinien dans un communiqué. Le ministère israélien de l'Intérieur a annoncé, hier mardi, avoir approuvé la construction de 1 100 nouveaux logements dans le quartier de colonisation juive de Gilo à Jérusalem-Est occupé et annexé. Le plan a été approuvé par le comité d'urbanisation du ministère et il est à présent ouvert aux objections du public pendant 60 jours, selon un communiqué. Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a laissé entendre qu'il n'avait pas l'intention de décréter un nouveau gel de la colonisation en Cisjordanie et à Jérusalem-Est pour tenter de convaincre les Palestiniens de relancer des négociations. «Je ne pense pas qu'il y ait quelque chose de nouveau. Nous planifions à Jérusalem, nous construisons à Jérusalem, un point c'est tout, de la même façon que les gouvernements israéliens l'ont fait depuis la fin de la guerre de 1967», a-t-il déclaré. Cette décision a été vivement critiquée par les Etats-Unis, «profondément déçus», l'Union européenne, la France, qui a parlé de «provocation» et la Grande-Bretagne qui a demandé l'abandon du projet, au moment où la communauté internationale s'efforce de relancer les négociations de paix entre Israéliens et Palestiniens. Dans un communiqué, le coordinateur spécial de l'ONU pour le processus de paix au Proche-Orient a estimé que l'annonce israélienne «nuit aux chances de reprise des négociations en vue de régler le conflit par la solution à deux Etats», Israël et la Palestine. Mahmoud Abbas a, quant à lui, réaffirmé dimanche dernier qu'il ne négocierait pas avec Israël sans un gel «complet» de la colonisation, en Cisjordanie et à Jérusalem-Est. Selon les dernières statistiques officielles israéliennes, publiées hier mardi, la population des implantations juives en Cisjordanie est passée de 3 500 personnes en 2010, à 312 000. R. I. / Agences