Ce n'était qu'«un chahut de gamins», ou encore «un complot dressé par un clan du pouvoir pour renverser un autre», les évènements du 5 octobre 1988 soulèvent toujours autant d'interrogations et c'est aux historiens de déterminer les responsabilités, encore faut-il que les témoins de cette tragédie sortent de leur mutisme et lèvent le voile sur ce point noir de l'histoire de l'Algérie contemporaine. Le Président Chadli Bendjedid, détient une partie de cette vérité, tout comme le général Khaled Nezzar. Diront-ils un jour la vérité ? Le rôle des historiens ? Pour les jeunes d'aujourd'hui, les manifestations de leurs aînés durant octobre 1988 ont été réprimées dans le sang et, vingt-trois ans après, ils sont convaincus que le pays est au même point ou presque, sauf que des Algériens se sont superbement enrichis alors que la majorité de la population continue à s'appauvrir. Les mêmes ingrédients qui ont généré octobre 88 sont, hélas, toujours de mise, même si quelques améliorations ont été apportées çà et là au cours de la dernière décennie. Les historiens finiront-ils un jour par se consacrer entièrement à l'étude de ce dossier brûlant qui a fait vaciller le pouvoir à l'époque. Malgré toutes les définitions que l'on attribuerait à cet épisode dans l'histoire de l'Algérie, nul ne contestera son rôle dans l'éclosion du pluralisme politique, médiatique et démocratique. Il est vrai, malgré tout, qu'un petit bout de chemin a été parcouru sur la longue et sinueuse route de la démocratie.