Dans sa r�ponse � Chadli Bendjedid, Khaled Nezzar a mis fin � un sc�nario valid� et approuv� par tous jusque-l�. Seize ann�es apr�s le d�part de Bendjedid, la th�se du coup d�Etat est d�mentie par un acteur et pas des moindres. Nezzar remet en cause cette version. Une mise au point historique pass�e totalement inaper�ue et pourtant elle est de taille. Nawal Im�s - Alger (Le Soir) - En r�pliquant � l�ancien chef de l�Etat, le g�n�ral major atteste en effet que �seize ann�es se sont �coul�es depuis le d�part de Chadli, sans que celui-ci daigne jamais infirmer les all�gations selon lesquelles il aurait �t� pouss� vers la porte de sortie par les militaires �, expliquant que �ce silence complice est la br�che � travers laquelle les partisans du �qui-tue-qui ?� se sont engouffr�s pour semer le doute dans l�esprit des Alg�riens et porter le discr�dit sur l�institution militaire occup�e � combattre l�hydre terroriste�, et de s�interroger �pourquoi avoir attendu si longtemps pour donner la v�ritable version des faits ? Lui qui r�p�te sans cesse vouer estime et respect � l�institution dont il est issu. Apr�s le premier tour des �lections remport�es par ce m�me FIS, il pr�f�ra se retirer, laissant le soin � l�arm�e de faire face aux p�rils�. Des propos loin d��tre anodins, surtout lorsque l�on sait que la th�se du coup d�Etat a servi d�alibi aux adeptes du �qui-tue-qui ?� et � tous ceux qui, durant la d�cennie noire, ont d�velopp� des th�ses qui ont port� atteinte � l�institution militaire. Au-del� du r�glement de comptes entre deux hommes qui se sont connus, c�toy�s et qui doivent certainement savoir beaucoup de choses l�un sur l�autre, c�est l��criture d�un pan de l�histoire qui est au c�ur de ce d�ballage. L�Alg�rien est r�duit � ne conna�tre leur histoire que par bribes et pas toujours dans les conditions id�ales. C�est � l�occasion d��changes souvent peu r�v�rencieux que ceux qui ont eu � g�rer les affaires du pays l�vent le voile sur ce qui s�est r�ellement pass�. L��pisode Chadli- Nezzar est r�v�lateur et pose s�rieusement le probl�me de l��criture de l�histoire r�cente de l�Alg�rie. En sortant de son silence, Chadli, qui s�est mur� dans le silence depuis son �d�part�, a �t� avare en d�tails sur les circonstances de son d�part. Beaucoup de choses ont �t� dites sur ce qui s��tait r�ellement pass� un certain 11 janvier 1992 mais le consensus autour de la th�se du d�part forc� a �t� le plus usit�. Chadli r�pondra-t-il � Nezzar ? Donnera-t-il sa version des faits ? R�ussira-t-il � r�habiliter, m�me apr�s seize ann�es de retard, une institution malmen�e par plus d�une d�cennie de terrorisme et qui a vu le r�le de l�arm�e s�rieusement remis en cause. En gardant le silence sur un �v�nement aussi important que son d�part, Chadli maintient un �suspense � que la d�claration de Nezzar vient de rompre. Mais les Alg�riens en sauront- ils plus ? L�ancien chef de l�Etat, qui s�est souvent senti diffam�, calomni�, a mis longtemps avant de parler. Attendra-t-il aussi longtemps pour r�pliquer � Nezzar ? Wait and see�