Protesta - La grève des cheminots qui a pris fin dimanche après-midi n'est qu'un épisode du conflit syndicat-direction qui dure et qui perdure. Personne ne peut affirmer avec certitude que les futures négociations vont aboutir. Cette fois-ci, il s'agit d'une nouvelle plateforme de revendications soumises par les cheminots au début de ce mois, censée être examinée et prise en charge par les responsables de la Sntf. Encore faut-il que la Sntf ait les moyens de sa politique pour convaincre les grévistes qui demandent un rappel depuis 2009. Ce qui est sûr, c'est que depuis février de l'année en cours, c'est le 4e mouvement de protestation déclenché par les travailleurs de la Sntf. En février, en mars, en mai et enfin en octobre, ce sont des revendications relatives au volet social qui ont été soulevées par les cheminots. La bataille se poursuit toujours et ne semble pas connaître son épilogue. A quand la prochaine grève surprise des cheminots ? C'est la question que se sont sûrement posée les usagers de la Sntf après une journée de galère (dimanche dernier) et après avoir appris que la direction et le syndicat ont pris, encore une fois, langue pour régler leur contentieux. Les trains ont roulé de nouveau dimanche à partir de 16h 30 suite à «un accord conclu entre les deux parties». Ce n'est malheureusement pas la première fois ni la dernière que l'on affirme, côté direction comme côté syndicat, qu'un accord est intervenu. Ce n'est pas la première fois non plus que les cheminots déclenchent, sans crier gare, un arrêt de travail qui prend en otage les milliers d'usagers. Le directeur de la Sntf, Nourreddine Dakhli, a indiqué, hier à InfoSoir, que «tous les engagements ont été tenus». Toutefois, il signale que «les deux parties avaient convenu d'un moratoire de deux ans pour la révision du régime indemnitaire». Cet accord a été signé en juin 2011 entre la Sntf et la Fédération nationale des cheminots. Les gestionnaires ont été pris de court. Ils avaient même le couteau sous la gorge et devaient s'incliner devant le chantage des grévistes qui ont mené ce mouvement avant même de soumettre un quelconque écrit à la DRH. Côté syndicat, les travailleurs réclament de meilleures conditions socioprofessionnelles. «Nous vivons depuis des années une clochardisation de notre profession. Nous protestons contre les conditions de travail déplorables et les salaires misérables», clament des cheminots. Le feuilleton conflit direction-syndicat semble donc interminable tant que de véritables négociations n'ont pas été ouvertes. A ce jour, les uns et les autres se contentent de bricolage et de replâtrage. Grèves sauvages succèdent à une série de dialogues sourds. Et entre-temps, l'usager est pénalisé sans que rien soit réglé une bonne fois pour toutes.