Honneur - L'Equipe nationale disputera, ce soir, son dernier match des éliminatoires de la CAN Orange 2012 avec l'espoir de terminer avec une meilleure note et effacer une élimination sans gloire. Si pour certains observateurs ou supporters, le match de ce soir contre la République centrafricaine est une simple corvée de calendrier, vu que les Verts sont déjà éliminés pour la phase finale qu'abriteront conjointement le Gabon et la Guinée équatoriale en janvier prochain, ce n'est pas le cas pour le sélectionneur national Vahid Halilhodzic qui compte sur ce match, son premier officiel en Algérie, pour relancer une machine grippée depuis plusieurs mois et qui a déjà consommé deux sélectionneurs, Rabah Saâdane et Abdelhak Benchikha. Et le technicien franco-bosnien ne veut pas se laisser abattre par la morosité ambiante et l'indifférence qui entoure cette rencontre sur le plan populaire, en offrant au public algérois une séance «d'exorcisme» au stade du 5-Juillet. Un lieu que les Verts redoutent souvent préférant de loin l'enceinte blidéenne, sauf que coach Vahid a décidé que ce sera autrement. Au diable le stade, la pression, les médias, les superstitions et autres grigris, le patron des Verts sonne la révolte pour son équipe et pour ses joueurs qui doivent se qualifier pour gagner leurs places, pour chasser le doute et renaître de nouveau. Il faut reconnaître à Halilhodzic cette faculté de remotiver les troupes et de créer cette dynamique autour de l'Equipe nationale au moment où les carottes son cuites. Sauf que Vahid Halilhodzic a signé un contrat à objectifs qui doit le mener à la CAN 2013 et au Mondial brésilien de 2014 et, pour ce faire, il doit dès maintenant monter une équipe fringante et conquérante capable de relever le défi. L'exploit d'Omdurman est bien loin et les derniers matchs des Verts au stade du 5-Juillet, ce sont soldés par des défaites : en officiel contre la Guinée en juin 2007 (0 à 2) et en amical l'année dernière face au Gabon (1 à 2), c'est dire le challenge qui attend les coéquipiers d'un Ghilas de retour en sélection après pratiquement deux ans d'absence. Un match que les supporters, qui, hier, se bousculaient sous les coups de matraques et de bombes lacrymogènes pour avoir leurs tickets, attribuent à Halilhdozic. Ils sont tous ou presque unanimes à dire que cette rencontre contre la Centrafrique, est celle du coach qui s'est lancé dans un vaste chantier. Il a laissé le meneur de jeu Karim Ziani dans sa maison du Qatar, lui préférant un joueur local Abdelmoumen Djabou pour faire le jeu ; en convoquant un anonyme, le jeune Baghdad Bounedjah pour remplacer au pied levé Rafik Djebbour incertain en début de stage, avant qu'il ne revienne ; en dénonçant la façon de jouer de ses prédécesseurs basée beaucoup plus sur la défensive et une frilosité offensive qui a fait perdre aux joueurs algériens leur tempérament instinctif d'aller vers l'avant. Halilhodzic veut révolutionner les choses, mais peut-il le faire sur un seul match ? Il a eu l'avantage de travailler pendant cinq jours avec presque tout l'effectif qu'il a convoqué et c'est sur ses actes qu'il sera jugé par le public algérien, que ce soit au stade du 5-Juillet ou bien devant son téléviseur. La stratégie Vahid veut l'attaque, l'attaque et l'attaque Pour une fois, Halilhodzic ne veut pas que son équipe arbitre un match à distance entre le Maroc, la Tanzanie et la République centrafricaine dont ne parle pas beaucoup mais qui est venue à Alger pour damer le pion à des Fennecs bien loin de leur statut de mondialistes. Les Verts ont un besoin pressant de redorer leur blason et cela passe par une victoire impérative face aux Fauves, car plus ils tarderont à le faire, de surcroît face à un adversaire à leur portée, plus le mal persistera et la mission se compliquera. Ce qui est certain, c'est que le mot d'ordre de Vahid ce soir est : l'attaque, l'attaque et l'attaque. Rien d'autre que ça. Alors bon vent pour les Verts. L'équipement L'Algérie évoluera en blanc Après la réunion technique d'avant match tenue hier après-midi au siège de la Fédération algérienne de football en la présence des représentants des deux sélections algérienne et centrafricaine, il a été décidé que ce soir face aux Fauves de la République centrafricaine, les Verts arboreront une tenue blanche alors que leur adversaire sera en bleu. Le manque Des absences de marque dans les deux camps Pour le rendez-vous de ce soir, les Verts seront privés des services de plusieurs cadres et pas des moindres puisqu'il s'agit de mondialistes à l'image de Antar Yahia, Lacen, Belhadj (tous blessés), mais aussi de Ziani (non convoqué) et de Meghni (indisponible aussi pour cause de blessure). De leur côté, les Fauves de Jules Accorsi seront amoindris par les absences de deux piliers à savoir le gardien Geoffrey Lembet, auteur de très belles prestations, et le défenseur central, Salif Keita. Le sélectionneur national de la République centrafricaine dira à leur sujet : «Ce sont les impondérables du football, on n'y peut rien... Quand il manque deux éléments à une équipe comme l'Algérie ou le Maroc, elle n'a aucune difficulté à les remplacer. En revanche, pour nous, ça va être extrêmement difficile (de les remplacer)». Evoquant la confrontation de ce soir contre les capés de Halilhodzic, Accorsi a déclaré à la radio nationale algérienne, comme rapporté par DZfoot : «Nous n'avons pas d'autre alternative, si nous voulons aller à la CAN. Il n'y a pas d'échappatoire : c'est la victoire ou nous rentrons à la maison ! Nous sommes venus avec l'objectif d'essayer de nous qualifier pour la CAN. Si nous y arrivons, tant mieux, si nous n'y arrivons pas, tant pis ! Parce que, nous, nous n'avons pas de pression et c'est ce qui a fait la force de cette équipe de Centrafrique jusqu'à présent. Si d'aventure on parvenait à battre l'Equipe d'Algérie, ce serait extraordinaire pour nous. Dans le cas contraire, nous attendrons une prochaine CAN à laquelle nous tenterons de nous qualifier !» Pour ce soir, la tactique des Fauves dépendra de celle qui sera adoptée par leur adversaire. Selon Accorsi : «Tout dépendra de la façon dont les Algériens aborderont ce match. Soit ils attaqueront et dans ce cas, nous essaierons de tenir derrière et de les prendre en contre. Soit, ils restent dans leur camp et à ce moment-là, nous essayerons d'aller les chercher. Un match, on sait comment ça part, mais jamais comment ça finit». Analysant le parcours effectué par son équipe, l'entraîneur français a déclaré : «Jusqu'à présent, nous sommes relativement satisfaits des résultats, même si nous avons loupé notre participation à la phase finale de CAN lors du dernier match chez nous contre le Maroc. Si nous avions gagné, nous serions à la CAN, malheureusement nous n'avons pas réussi à battre le Maroc. Par conséquent, cela nous pose un petit problème, car si nous voulons y aller, nous devrons battre l'Algérie ici et ce n'est pas chose facile». Du côté algérien, en dépit de la volonté affichée par l'ensemble des joueurs, il va falloir se méfier de l'adversaire qui s'est déplacé à Alger pour livrer un match couperet.