Constat - Le comportement des citoyens et des gestionnaires serait une entrave pour la gestion rationnelle des déchets ménagers. C'est ce qu'a affirmé Benabdelli Khelloufi, un enseignant à l'université de Mascara, qui a indiqué que l'attitude des citoyens face aux déchets a des conséquences indéniables sur la gestion des ordures ménagers. Ces comportements inconscients et peu civiques finissent par perturber le tri, la collecte, le transport, ainsi que la valorisation de ces déchets, selon M. Khelloufi. Cet expert évalue les pertes sèches liées à ce «désordre» de 35 à 50 milliards de dinars. Pour lui, la déficience des filières de recyclage et l'incivisme auquel il faudrait ajouter le manque de professionnalisme des gestionnaires sont autant d'obstacles enfreignant la bonne gestion des ordures ménagères. Il préconise à cet effet, outre le lancement des campagnes de sensibilisation en direction des citoyens, la pénalisation à travers «l'application stricte d'amende et de paiement de taxes». Il appelle également à la mise en place de formations spécialisées au profit des services chargés de la gestion de ces déchets. «La gestion et la valorisation des ordures ménagères et assimilés» ont été récemment le thème d'un séminaire, qui a regroupé de nombreux experts nationaux et internationaux. Parmi eux, Jean-Michel Brucker, directeur scientifique et de recherche en France. Ce dernier a prôné à cette occasion une tout autre solution pour une gestion plus efficace et moins coûteuse de ces détritus. Il donnera, à cet effet, l'exemple de la politique environnementale européenne basée sur «quatre principes relatifs à la réduction à la source des déchets en quantité et nocivité à travers la limitation de leur transport en distance et volume, leur valorisation et la transparence de leur gestion». La classification de nos ordures s'avère ainsi très importante pour une gestion plus efficiente. Mais aussi pour un environnement sain, car un cadre de vie agréable se construit d'abord par la promotion de la culture environnementale chez les citoyens. Les experts sont, à ce titre, unanimes : notre société a besoin de plus de sensibilisation pour pouvoir faire face à la problématique de gestion des déchets. Seule leur valorisation permettra une meilleure gestion, insistent les spécialistes du secteur qui recommandent l'encouragement de l'investissement privé dans ce domaine. L'officialisation des filières actuelles de recyclage de déchets ménagers passera, soulignent-ils, inévitablement, par la création de centres de valorisation. L'importance de ce genre de projets réside dans la création de postes d'emploi et la récupération de quelque 8 milliards de dinars par an. Enfin, une bonne gestion des déchets commence par «la mise en œuvre d'une série de processus dont les plus importants sont la prévention, le réemploi et la réutilisation des objets usagés, la récupération, matière ou énergétique, en vue de la valorisation et le traitement thermique ou biologique», conclut M. Tedj Nehari, expert dans le traitement de l'eau. Mise au point : Sollicités pourtant à plusieurs reprises pour approfondir le sujet, les responsables de Netcom n'ont pas daigné donner suite à notre demande d'entretien. L'argument avancé par la chargée de la communication tourne autour de la période des congés et les réunions. Des arguments qui supposent qu'aucune compétence au sein de cette entreprise ne peut répondre à des questions liées à la contribution du citoyen dans la gestion des déchets ménagers, en l'absence du premier responsable. La communication, élément essentiel pour la réussite de toute campagne de sensibilisation pour un environnement sain, semble ainsi faire défaut chez la première entreprise chargée de la salubrité de nos villes.