Conflit - Le conflit qui oppose les travailleurs et la direction de l'hôtel, risque de se répercuter sur la renommée de ce géant de l'hôtellerie en Algérie. Ce mardi matin, plus d'une centaine de travailleurs de l'hôtel El-Aurassi en grève ont observé un sit-in au niveau de cette infrastructure hôtelière. C'est devant un cordon des services de sécurité très discret que les travailleurs se sont regroupés à l'entrée de l'hôtel. La présence en force des agents de sécurité était en revanche très remarquée. Tôt ce matin, certains travailleurs se sont vu interdire l'accès. Ce n'est d'ailleurs qu'à l'arrivée du reste des «troupes» que les agents en poste à l'entrée de l'hôtel sont revenus à de meilleurs sentiments. Pour éviter toute équivoque, les travailleurs frondeurs étaient accompagnés d'un huissier de justice, Maitre Abdelkrim Saïdi. «L'administration de l'hôtel qui use de faux-fuyants et d'accusations gratuites à l'encontre des travailleurs grévistes, ne peut, cette fois-ci, avancer un quelconque argument pour désavouer notre démarche pacifique», déclare le secrétaire général du conseil syndical Noureddine Akkou. Pour sa part, Maitre Saïdi, huissier de justice, nous dit être, là, présent, «pour exécuter une ordonnance du président du tribunal de Sidi M'hamed et ce, en vue de faire un constat». Les travailleurs qui se sont dirigés vers l'administration, ont trouvé le portillon donnant accès aux différents services et à l'administration, fermé. C'est le responsable de la sécurité qui notifie verbalement l'interdiction aux travailleurs de traverser la «frontière», instaurée par les responsables de l'administration. Toutefois ce dernier a été chargé par les membres du conseil syndical d'être l'interprète des frondeurs auprès du P-DG de l'hôtel. «Dites au directeur général que nous sommes là pour reprendre notre travail.» La réponse ne se fait pas attendre, le messager revient avec une réponse négative, qui ne satisfait guère les travailleurs. «Il n'est pas question de rentrer vous disent le P-DG et ses adjoints, il y a une affaire en justice. Il faut donc attendre la décision de la juridiction.» Une deuxième tentative est préconisée par les frondeurs sous le contrôle de l'huissier de justice. Une fois de plus, la réponse est aussi claire. «Les méchancetés que vous avez lancées par facebook à mon encontre, c'est aussi au niveau du tribunal que nous réglerons les comptes. Il n'est pas question de remettre les pieds au niveau de l'hôtel», rapporte pour la seconde fois le messager. «L'entrave à la liberté de travail est consommée. Je vais adresser mon procès-verbal au président du tribunal de Sidi M'hamed qui m'a ordonné de faire un constat», nous déclare l'huissier de justice. A partir de cet instant, les langues des travailleurs se délient. «Le directeur a déjà commencé le recrutement, puisque dans son subconscient nous sommes licenciés. Il pense que c'est lui le juge», déclare une travailleuse en colère. Les travailleurs après avoir entonné l'hymne national, quittent les lieux pour poursuivre leur sit-in à l'entrée principale de l'hôtel. Ce qu'il y a lieu de noter également, les banderoles n'ont fait leur apparition qu'une fois le blocage et l'entrave à liberté de travail constatés.