Après plus de deux semaines de protestation – ils passaient les nuits dehors –, les travailleurs de l'hôtel Aurassi ont décidé de hausser le ton. Hier, plus de 120 employés ont observé un sit-in devant le siège de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA) à Alger pour dénoncer la censure et les harcèlements (verbal, moral et physique) au sein de cette entreprise. Ils dénoncent à l'unanimité les dépassements de leurs responsables qui «se prennent pour les propriétaires de l'hôtel». «On subit des harcèlements dans l'hôtel au moment du travail», témoigne un protestataire exerçant dans cet entreprise depuis 16 ans et dont le salaire ne dépasse pas 22 000 DA. Ces travailleurs, faut-il le rappeler, sont suspendus et privés d'accès à l'hôtel depuis le 6 septembre dernier, suite à leur observation d'un arrêt de travail de deux heures ce jour-là. Les responsables de cet établissement ont exigé, pour la levée de ces sanctions, «la dissolution» de la section syndicale des travailleurs de l'Aurassi, (affiliée à l'UGTA), créée en mai 2011 et rejointe par près de 80% des travailleurs de cet hôtel. Selon ces derniers, le DG d'El-Aurassi, n'ayant pas reconnu ce bureau syndical, a fermé toutes les voies du dialogue. «Faites ce que vous voulez, je ne reconnais pas votre syndicat. J'ai des soutiens et vous ne pouvez rien faire contre moi !» a répondu le DG aux employés qui lui demandaient de les réintégrer, selon les témoignages des protestataires. «Il règne à ce poste depuis 27 ans. Il se prend pour le propriétaire de l'hôtel», clame un chef de rang exerçant au sein de cette entreprise publique hôtelière depuis 22 ans. Il ajoute : «Durant toutes ces années de service, on a subi la marginalisation, l'oppression et la censure.» «Les programmes de formation sont attribués à leurs proches», renchérit un autre sous-chef cuisinier. Il est à noter que parmi ces travailleurs protestataires, il y a toutes les catégories : cuisiniers, chefs-cuisiniers, chefs de rang, réceptionnistes, femmes de ménage, femmes de chambre... Les protestataires passent les nuits devant le siège de l'UGTA et ne comptent pas baisser les bras jusqu'à la satisfaction complète de leurs revendications.