Alger La cour criminelle, qui a eu à statuer sur l?affaire de la BEA d?El-Harrach, a poursuivi ses travaux du 20 au 27 mars 2004. Entamé le 10 mars 2004, le procès se voulait une réponse au précédent, qui s?est déroulé en décembre 2002. Il concerne un détournement de 11,1 milliards de centimes, qui aurait été l??uvre d?un responsable auprès de cette banque, un certain Boualem. Ce dernier avait écopé, lors du premier procès, d?une peine sévère. En effet, il avait été condamné à la détention à vie pour détournement. Plaidant coupable, Boualem et neuf autres prévenus, qui, eux, ont plaidé non coupables, ont été malmenés par le représentant du ministère public. En fait, Boualem puisait des sommes des comptes d?entreprises étatiques pour alimenter ceux de ses amis, et ce durant sept ans ! Ainsi, le représentant du ministère public a requis à nouveau la peine maximale contre Boualem, le principal accusé. Toutefois, son avocat a remis en cause, lors de son intervention, les chiffres avancés par l?expertise financière. Se basant sur la reconnaissance des faits reprochés à son client, il demande à la cour de lui accorder les circonstances atténuantes. Quant à l?avocat des deux commerçants, il affirme à propos de l?un d?eux : «Mon client n?a pas remis de chèques à qui que ce soit, le banquier les a reçus de son associé. Ce dernier, malgré son insistance, n?a pas été entendu par la cour. Pourtant, il a été mentionné dans l?arrêt de renvoi. Il ne s?en est pas inquiété et c?est mon client qui en fait malheureusement les frais. Mes deux clients étant de paisibles commerçants, je demande à la cour leur acquittement.» Après les délibérations d?usage, le jury relaxe sept des accusés, infligeant à deux des commerçants 3 années de prison ferme chacun. Quant au principal accusé, le banquier Boualem, sa condamnation est maintenue : réclusion à perpétuité.