Résumé de la 6e partie - Poirot s'introduit dans la salle à manger de l'hôtel Balaclava où une fille est en train de dresser la table... Pardonnez-moi, Mademoiselle, pourrais-je voir la gérante ? demanda-t-il, la voix humble. — Ça, je ne sais pas ! — Il n'y a personne dans le bureau. — Je ne sais pas où elle est, moi. — Peut-être, continua Poirot, patient, pourriez-vous la trouver ? La fille poussa un profond soupir. Ses journées n'étaient déjà pas drôles et ce travail supplémentaire la gênait. Je vais aller voir dit-elle, misérable. Poirot la remercia et regagna le hall d'entrée, peu désireux de se heurter une nouvelle fois aux regards hostiles des occupants du salon. Il observait le grand classeur sur la table, lorsqu'un bruit léger et un violent parfum de violette lui annoncèrent l'arrivée de la gérante. — Pardonnez-moi, mais je n'étais pas dans mon bureau. Vous, désirez une chambre ? dit la nouvelle venue déployant tout son charme. — Pas exactement, Madame. J'aurais aimé savoir si l'un de mes amis n'avait pas logé chez vous, ces temps derniers. Le capitaine Curtis. — Curtis ? Voyons c'est un nom qui me dit quelque chose... Poirot la laissa fouiller dans ses souvenirs, puis : — Aucun capitaine Curtis n'a habité chez vous ? insista-t-il. — Ces temps derniers, certainement pas. Cependant, c'est un nom que j'ai déjà entendu prononcer. Pouvez-vous me décrire cet ami ? — Ce serait assez difficile... J'imagine que vous recevez parfois du courrier adressé à des gens qui ne logent plus chez vous ? — Bien sûr, cela arrive. — Qu'en faites-vous, en pareil cas ? — Nous le gardons quelque temps, jusqu'à l'arrivée du destinataire. Mais, naturellement, si des lettres ou des colis restent longtemps ici sans que l'on vienne les réclamer, je les fais reprendre par la poste. Hercule Poirot hocha la tête, songeur. — Je comprends fort bien. C'est que, voyez-vous, j'ai adressé une lettre à mon ami, chez vous. Le visage de Mrs Harte s'éclaira. — Cela explique tout. C'est un nom que j'ai dû lire sur une enveloppe. Mais nous avons tellement d'anciens militaires qui viennent ici. Attendez un instant, je vais regarder... Elle se pencha sur le classeur. — ... J'ai dû rendre votre lettre au facteur. Je suis désolée, Monsieur. J'espère que ce n'était pas important ? — Non, pas du tout. Il se dirigea vers la porte. Mrs Harte et son nuage de parfum lui firent escorte. — Si votre ami venait.. — Je ne le pense pas. J'ai dû me tromper. — Nos tarifs sont très modérés. Monsieur. Le café, après le dîner, est compris. Voulez-vous jeter un coup d'œil à nos chambres ?... Poirot réussit à s'échapper, non sans peine. Le salon de Mrs Samuelson était plus grand, plus meublé et plus chauffé encore que celui de Lady Hoggin. Hercule Poirot se faufila avec précaution dans un labyrinthe de consoles et de statues. (A suivre...)