Résumé de la 2e partie En rentrant chez elle, la nuit, Naïma rencontre un client qu'elle a servi au restaurant où elle travaille. Il a le même sourire que tout à l'heure, au restaurant, un sourire qu'il veut, sans doute, rassurant, mais qui indispose fortement la jeune femme. ? Vous rentrez chez vous ? demande-t-il de nouveau. ? Oui répond-elle. Déjà, elle s'écarte de lui mais il la suit et s'attache à ses pas. ? Vous habitez loin d'ici ? ? Oui ou plutôt non, mon fils devait venir me chercher, mais il a dû être retenu. Le mensonge doit être gros puisque l'homme s'est de nouveau mis à sourire. ? Vous avez donc un grand fils ? Vous paraissez si jeune ! Elle ne répond pas. Mais pourquoi ne la laisse-t-il pas ? Faut-il qu'elle lui dise qu'elle n'est pas la femme qu'il croit et que s'il cherche l'aventure, il doit s'adresser ailleurs ? ? Je m'excuse de vous importuner, dit l'homme, mais je ne voudrais pas qu'il vous arrive quelque chose de fâcheux. Les rues sont si peu sûres, la nuit ! Comme pour lui donner raison, un ivrogne s'approche d'elle en titubant : ? Tu viens avec moi, la belle ? L'homme le repousse aussitôt avec violence. ? Va-t-en, sinon je te casse la gueule ! L'ivrogne lance un juron mais n'insiste pas. ? Vous voyez, dit l'homme, triomphant, les rues ne sont pas sûres. Laissez-moi vous accompagner. ? Si je trouve un taxi? ? S'il y en a un qui passe, dit l'homme, je le hélerai pour vous. Voilà qui la rassure. Il peut l'accompagner. De toute façon, elle ne peut pas l'empêcher de la suivre, alors autant faire semblant qu'elle lui «permet» de l'accompagner. Ils marchent un moment sans parler puis l'homme demande : ? Vous vivez seule ? ? Euh, hésite-t-elle, oui mon époux est mort. Je vis avec mon fils. ? Ah, fait l'homme. Moi aussi je vis seul. Ni père ni mère et mes frères et s?urs ne s'intéressent pas à moi. Elle ne dit rien. ? Mais Dieu merci, dit l'homme, je gagne bien ma vie. Je suis universitaire, j'ai un appartement, une voiture. J'ai donné ma voiture à réparer, autrement, je vous aurais reconduite jusque chez vous. ? Merci, dit Naïma laconiquement. Un taxi passe. Elle le hèle aussitôt : ? Taxi ! Taxi ! La voiture s'arrête, elle la rejoint, en courant presque et, sans dire un mot à son étrange accompagnateur, elle s'y engouffre. (à suivre...)