RESUME : À son retour, Wassil est si heureux qu'il l'emmène au restaurant. Là, elle lui raconte son voyage. Elle a fait connaissance avec Ghania. Celle-ci est rentrée en même temps qu'elle. Wassil est pensif. Il se demande si ce n'est pas son ex-petite amie dont il s'agit… 23eme partie Wassil n'a encore aucune preuve mais son cœur est convaincu d'avance. Il s'agit de son ex-petite amie, celle qu'il avait voulue pour femme, à une période de sa vie. Il ne l'a pas encore vue et entendue mais cette crainte de voir le passé le rattraper, s'est confirmée. Maintenant, quelqu'un au courant de son passé, allait parler de sa vie carcérale et tout gâcher. Non pas pour lui faire du mal, tout simplement dire la vérité. -Oui, Ghania est bien de Belcourt. Pourquoi ? - Comme ça ! demain, tu dis ? Vous allez déjeuner ensemble ? l'interroge-t-il. - Non, je pense à l'inviter à dîner, émet-elle. Tu n'es pas contre, j'espère ? - Non, pas du tout, le rassure-t-il avec un faible sourire. - On t'attendra, lui dit Hakima. Comme ça, tu feras sa connaissance. Je suis sûre qu'elle te plaira ! Elle est adorable ! Wassil cache tout des tourments qui l'habitent. Il ne dort pas de toute la nuit. Le lendemain, son patron le remarque et lui propose de se reposer une heure s'il en ressentait le besoin. Il en profite pour se libérer à onze heures. Il se rend à Belcourt et se gare à proximité du bâtiment ou réside la famille de Ghania. Il n'aura pas à attendre longtemps. Ghania et Hakima en sortent peu de temps après et montent dans un taxi. - Mon dieu ! pourquoi ? Il n'a pas la force de les suivre. Il étouffe. Il voit son bonheur l'être aussi. Il desserre sa cravate et baisse la vitre. Il ne fait pas chaud mais l'émotion l'a rendu fiévreux. Il transpire de peur. La sueur se refroidit rapidement sur son corps. Wassil ignore ce qu'il peut bien faire. Il voudrait bien savoir ce qu'elles sont en train de se dire. Hakima est elle maintenant au courant ? Il rentre à la maison et profite du moment où il est seul pour ramasser les photos de lui et de sa femme et les range dans un coin du cagibi, priant fort pour qu'elle ne vienne pas y fourrer son nez. Il ne tarde pas. Il part après s'être changé. Il ne veut pas tomber sur elles au cas où elles auraient idée de passer à la maison. Pour la première fois depuis qu'il travaille pour cette personnalité, Wassil est trop préoccupé par ses problèmes pour pouvoir se concentrer. Son patron a remarqué qu'il a l'air absent et inquiet. - Tu parais fatigué Wassil, y a-t-il quelque chose que j'ignore ? - Rien de grave. Je suis seulement fatigué ! - Si cela peut te réjouir, saches qu'aujourd'hui, tu pourras rentre dès dix-sept heures ! Wassil ne s'en réjouit pas. La journée passe rapidement alors qu'il voudrait rester au travail jusqu'à la nuit. Pour la première fois depuis qu'il s'est installé à Alger, il traîne dans les rues pour tuer le temps. Dès dix heures, il se pointe à proximité de chez lui et attend. Toutes les lampes sont allumées. Ghania tarde à partir. Il panique en songeant que sa femme l'avait peut-être invitée à passer la nuit, chez eux. Pourtant, il ne voit qu'une seule ombre aller et venir, comme si elle était inquiète et impatiente. Il est plus de onze heures lorsqu'il monte chez lui. Hakima devait surveiller les bruits venant de l'escalier car elle lui ouvre avant même qu'il n'ait frappé. Hakima est pâle et ses yeux sont rouges. Wassil devine que Ghania l'a mise au courant. Seule la déception pourrait autant la peiner. - Mais où était tu ? Je me suis fait un sang d'encre pour toi ! lui dit-elle. Je pensais qu'il t'était arrivé quelque chose ! - Tu n'étais pas à ton travail, tu n'es pas rentré, ton patron m'a dit que tu n'étais pas bien, lui apprend-elle. J'ai appelé tous les hôpitaux. Dieu merci, il ne t'est rien arrivé ! Wassil se fige en entrant dans le salon. Ghania l'accueille avec un sourire au coin de la bouche et une étrange lueur brille dans ses yeux. Hakima le devance et dit à son amie. - Ghania, je te présente mon mari ! - Heureuse de le voir après tout ce temps, lâche celle-ci sans tendre la main vers lui, surprenant Hakima. - De le revoir ? Ne me dis pas que tu le connais ? s'écrie cette dernière. - Si, on se connaît même très bien, dit Ghania, les yeux fixés sur lui. Tu n'as qu'à lui demander ! A. K (À suivre)